Nommée Clervoyant Divya , une belle jeune fille venait de terminer ses études classiques avec brio. La ville où elle avait grandi ne lui offrait plus les défis ni les opportunités qu'elle désirait. C'est donc avec une détermination mêlée d'incertitude qu'elle avait quitté son foyer familial pour rejoindre la capitale, une métropole vibrante et anonyme, où elle comptait entamer des études professionnelles. Elle se sentait comme une petite flamme perdue au milieu de l'immensité urbaine, entourée de bruits incessants, d'odeurs nouvelles, de visages inconnus. Chaque matin, en franchissant le seuil de son modeste appartement, elle s'efforçait de se convaincre que cette ville lui ouvrirait les portes vers un avenir meilleur.
Les premières semaines furent un mélange d'émerveillement et de solitude. Les rues grouillaient de passants pressés, les cafés regorgeaient de conversations animées, mais Divya restait une observatrice silencieuse, encore fragile, encore méfiante. Puis un après-midi, dans un petit café cosy du centre-ville, elle croisa le regard de Zhang Ritshy. Il était assis seul à une table, plongé dans un livre, l'air calme et posé, comme si le tumulte extérieur ne le préoccupait pas. Il avait cette douceur dans le regard qui intriguait, cette politesse naturelle que l'on ne rencontre plus si souvent. Sans vraiment savoir pourquoi, elle sentit qu'il serait différent des autres.
Leurs premiers échanges furent timides, presque maladroits. Il parlait avec une voix soignée, sélectionnait ses mots avec soin, comme s'il pesait chaque phrase. Elle découvre qu'il était étudiant également, et que, comme elle, il cherchait sa place dans cette ville tentaculaire. Peu à peu, ils se virent de plus en plus souvent, toujours dans des lieux calmes, des parcs ou des cafés feutrés. Ils parlaient de tout et de rien, mais jamais des parties les plus sombres d'eux-mêmes. Leur amitié s'installait doucement, tissée d'une confiance naissante, d'une complicité fragile.
Puis, un soir, il lui propose de dîner avec lui. Divya accepta, animée par une curiosité qu'elle peinait à nommer. Ce rendez-vous n'était pas qu'un simple repas ; c'était une ouverture vers quelque chose d'inconnu, un pas vers un monde où les apparences pourraient se révéler trompeuses.
Le restaurant où ils se rendaient était un lieu discret, niché dans une ruelle peu fréquentée, à l'ambiance chaleureuse et tamisée. Les murs recouverts de boiseries, les bougies vacillantes sur chaque table, tout contribuait à créer une atmosphère intime, presque hors du temps. Dès leur entrée, Ritshy montra une délicatesse rare : il tira la chaise pour Divya avec un sourire doux, sans un mot de trop. Ce simple geste résonna en elle comme une promesse de sécurité.
Le repas débuta dans un silence poli, ponctué par le cliquetis discret des couverts et le murmure des conversations alentour. Zhang Ritshy parlait avec douceur, s'enquérant de ses études, de ses rêves, sans jamais paraître envahissant. Divya sentait sa nervosité grandir, son cœur s'emballer, même si elle ne comprenait pas tout à fait pourquoi. Chaque regard semblait chargé d'une signification qu'elle n'arrivait pas à saisir.
Alors qu'elle essayait de cacher son trouble, un verre d'eau glissa de ses mains et se renversa sur sa jupe. Le temps semble ralentir un instant. Sans hésitation, Zhang Ritshy lui tendit un mouchoir en coton fin, ses doigts frôlant les siens dans un contact furtif mais électrique. Leurs yeux se croisèrent, un éclat de gêne et d'émotion non dite flottant entre eux. Divya baissa les paupières, une chaleur inconnue lui montant aux joues. Elle murmura un « merci » timide, consciente que ce moment resterait gravé dans sa mémoire.
Le reste du repas se déroula dans une douce tension, entre sourires retenus et silences chargés. Divya se surprit à observer Ritshy sous un nouveau jour, à chercher dans ses gestes cette vérité cachée derrière la façade polie. Elle sentit que ce calme apparent dissimulait un monde complexe, peut-être même dangereux, qu'elle n'était pas encore prête à affronter.
À la fin du repas, il la raccompagnera jusqu'à sa porte. Leur promenade silencieuse sous les réverbères baignés d'une lumière jaune créait une bulle suspendue entre deux mondes. Les bruits de la ville semblaient s'éloigner, remplacés par un souffle plus intime, plus profond. Lorsqu'ils se quittèrent, Ritshy s'éloigna dans la nuit, laissant Divya seule face à son appartement. Elle reste un instant immobile, le cœur à la fois apaisé et tourmenté, sentant ce calme s'insinuer en elle comme un baume… mais un baume au goût étrangement amer.