Ficool

Chapter 6 - Chapitre 6 : La Démonstration

Le chemin du retour était un brouillard. Mes jambes étaient molles, chaque pas réveillait un écho sourd et chaud entre mes cuisses. Les images de la démonstration d'Estelle dansaient derrière mes paupières, se mêlant au souvenir des phéromones enivrantes qui flottaient dans la salle. Mon corps était un instrument désaccordé, vibrant sur une fréquence que je ne maîtrisais pas. J'avais chaud, trop chaud, malgré l'air frais du soir. Un liquide chaud et traître perlait au plus secret de mon être, trempant le fin tissu de ma culotte. J'avais honte de cette excitation diffuse, incontrôlable, née des mots crus d'une inconnue.

Il faut rentrer. Se cacher. Attendre que ça passe.

Je pressai le pas, les sens engourdis par le désir confus, regardant mes pieds plus que le chemin. C'est pourquoi je ne le vis pas.

Je me cognai contre quelque chose – ou plutôt quelqu'un – de dur, de massif. L'impact me fit vaciller, et une poigne de fer se referma sur mes bras pour me stabiliser. Je levai les yeux, le cœur battant soudain à tout rompre.

Tyson.

Il se tenait là, planté comme un arbre maléfique sur le sentier, un sourire torve aux lèvres. Ses yeux pâles, presque phosphorescents dans l'obscurité naissante, me déshabillaient, traquant chaque frisson, chaque battement de cil.

« Attention où tu mets les pieds, petite louve, » gronda-t-il, sa voix un râle grave qui me vrilla les entrailles.

Il ne me lâchait pas. Au contraire, il pencha son visage vers mon cou, et il… renifla. Longuement, bruyamment, comme un animal qui flaire une proie.

Une vague de terreur et de honte m'inonda. Non. Oh non.

Son sourire s'élargit, devenant carrément carnassier. « Eh bien, eh bien… » murmura-t-il, son haleine chaude sur ma peau me faisant frissonner de dégoût… et autre chose. « On sent bon. Très bon. On a eu une petite réunion excitante avec Estelle, c'est ça ? »

Je serrai les dents, essayant de me raidir, de retrouver un semblant de dignité. « Laisse-moi passer, Tyson. »

Il ignora ma demande, ses doigts s'enfonçant un peu plus dans ma chair. « Elle vous a bien montré comment faire ? T'as appris des choses, la fille à maman ? »

Je détournai la tête, refusant de répondre, de lui donner cette satisfaction. Mon silence parut l'exciter davantage.

« Tu veux une démonstration ? » chuchota-t-il, sa voix devenue suave, dangereuse. « Voir si tu as bien retenu la leçon ? Rien de tel que la pratique, tu ne crois pas ? »

La panique monta en moi, glaçant le feu qui couvait dans mes veines. « Non. Laisse-moi ! » Je tentai de me dégager, de le repousser, mais c'était comme essayer de bouger un rocher.

D'un mouvement trop rapide pour que je puisse réagir, il me fit pivoter et me plaqua brutalement contre le tronc rugueux d'un vieux chêne. Le choc me coupa le souffle. Son corps immense m'écrasait, m'emprisonnant. L'écorce m'éraflait le dos à travers mes vêtements.

« Chut… » murmura-t-il, collant son torse contre mon dos. Je pouvais sentir toute sa puissance, sa chaleur, et autre chose… une raideur impressionnante et menaçante qui s'inscrivait contre le creux de mes fesses. « Détends-toi. Je vais juste te montrer… »

Une de ses mains remonta le long de mon flanc, lente, possessive, pour venir se plaquer sur mon sein à travers le tissu de mon haut. Il le malaxa sans ménagement, et un gémissement étranglé m'échappa, un mélange de douleur et de plaisir involontaire qui me remplit de haine envers moi-même.

« C'est ça… » grogna-t-il à mon oreille, sa langue sortant pour lécher mon lobe avec une lenteur obscène. « Tu aimes ça, hein ? Même si tu fais ta fière. Ton corps, lui, il dit oui. Il sent le putain de désir. »

Sa main quitta mon sein et glissa vers le bas, s'insinua entre mon corps et l'arbre, pour se presser contre mon ventre, puis plus bas, s'enfonçant dans l'échancrure de mon jean. Je haletai, me débattant faiblement, mais il était trop fort.

Ses doigts épais et habiles trouvèrent le bouton de mon jean, le firent céder d'une pichenette. La fermeture Éclair descendit avec un bruit déchirant dans le silence de la forêt.

« Arrête… » suppliai-je, la voix brisée.

Il ricana, ignorant ma protestation. Sa main s'immisça à l'intérieur, passant par-dessus le tissu fin de ma culotte déjà trempée. Un grognement animal lui échappa quand il sentit l'humidité.

« Salope… » souffla-t-il, non pas comme une insulte, mais comme un compliment pervers. « Tu mouilles déjà rien que parce que je te touche. »

Il écarta le tissu, et ses doigts nus rencontrèrent ma chair à vif, brûlante et sensible. Je criai faiblement, un son entre la protestation et l'abandon, alors qu'un de ses doigts, rude et impérieux, trouvait le petit nœud de nerfs à vif qu'était mon clitoris.

« Là, n'est-ce pas ? » gronda-t-il, commençant un mouvement circulaire, lent, puis plus rapide, inexorable. « C'est là qu'elle t'a dit de les toucher ? Comme ça ? »

Un flot de sensations contradictoires m'assaillit. La honte, la colère, la peur… et un plaisir brut, sauvage, qui montait malgré moi, trahissant mon corps, trahissant tout ce en quoi je croyais. Chaque cercle décrit par son doigt envoyait une décharge électrique dans tout mon être. Ma respiration devint saccadée, des petits gémissements que je ne pouvais plus contenir s'échappaient de mes lèvres.

« Tu vois ? » murmura-t-il, sa bouche collée à mon cou, mordillant la peau. « Tu n'as même pas besoin de faire d'effort. Ton corps sait ce qu'il veut. Il veut ça. »

Il ajouta un second doigt, augmentant la pression, le rythme. Le bois rugueux de l'arbre me laboura le dos, mais la douleur se mêlait au plaisir, créant un cocktail enivrant et destructeur. Je sentais mes jambes trembler, ma vision se brouiller. Je détestais cet homme, je le haïssais de tout mon être, mais mon corps, traître, se tendait vers lui, cherchant son propre achèvement.

J'étais au bord du précipice, humiliée, excitée au-delà du raisonnable, perdue dans un tourbillon de sensations où plus rien n'avait d'importance excepté la pression infernale et experte de ses doigts.

Et puis, un bruit sec – une branche qui craquait plus loin sur le sentier.

Tyson s'immobilisa net. Son corps se raidit contre le mien. Sa main se retira brusquement, me laissant vide, frissonnante et confuse, le désir se changeant en un vertige nauséeux.

Il recula d'un pas, me libérant soudainement. Je m'effondrai contre l'arbre, haletante, tentant de remonter mon jean de mains tremblantes.

Il jeta un regard dans la direction du bruit, puis reporta son attention sur moi. Ses yeux brillaient d'un triomphe malsain.

« La leçon est terminée pour aujourd'hui, » dit-il d'une voix basse et rauque. « On continuera une autre fois. Quand on aura plus de temps. »

Sans un mot de plus, il tourna les talons et disparut dans l'obscurité de la forêt, me laissant seule, tremblante, souillée et plus confuse que jamais, le corps en feu et l'âme en cendres.

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