Le vent hurlait à travers la forêt noire.
Chaque pas de Ryo résonnait comme le cri d’un intrus dans un lieu où le silence semblait traquer toute forme de vie.
Puis… un grondement. Profond. Guttural.
Il leva les yeux. Dans les fourrés, six paires d’yeux cramoisis s’allumèrent.
Les Loups Sentinelles.
Des bêtes mythiques, gardiens de domaines oubliés.
Leurs silhouettes massives émergèrent des ombres — crocs étincelants, muscles tendus comme des ressorts d’acier.
Le cœur de Ryo battait à tout rompre. Ses jambes tremblaient.
« …Impossible… pourquoi des monstres pareils seraient-ils ici… » murmura-t-il, à peine audible.
Le premier bondit.
Un titan de muscles et de fureur, ses griffes fondant droit sur sa gorge.
Ryo recula, le souffle coupé.
Son corps hurlait de peur.
Ses bras se levèrent instinctivement, seulement pour se protéger…
Et alors, la voix résonna.
Froide et douce à la fois, si proche qu’elle semblait née de son propre souffle.
Gabriel (murmure) :
« Tu me renies… pourtant ton souffle me donne forme.
Et dans ton silence… je deviens éternel. »
Ryo n’eut pas le temps d’écarquiller les yeux.
Soudain… la vague jaillit.
Sombre et lumineuse à la fois, une déflagration d’ombre surgit de sa paume.
Elle engloutit le loup en plein vol, le projetant contre un arbre colossal qui se brisa comme une brindille.
Un silence glacé suivit.
Le corps du monstre s’effondra, sans vie.
Ryo resta immobile, les mains tremblantes devant ses yeux.
Il haletait, incapable de comprendre.
« Je… je n’ai rien fait… je voulais juste… me protéger… » pensa-t-il, le souffle saccadé.
Mais les autres Loups Sentinelles s’avançaient, leurs grondements plus profonds, chargés de rage.
Ils avaient goûté sa peur… et le pouvoir qu’il rejetait.
Le vent s’alourdit, saturé de présage.
Et au fond de lui, Ryo savait que ce n’était qu’un fragment.
Une étincelle d’une force infiniment plus grande.
Une force qui, tôt ou tard, lui imposerait un choix :
l’accepter… ou être consumé par elle.