Star cligne rapidement des yeux pendant que je me tourne un instant vers nyx, l'air de ne pas comprendre
-":Attendez.. genre, maintenant ? Sans aucune information ni préparation ?"
Le directeur Elric lève la main, prévenant toute autre question.
-:" Patience, jeune star. Je comprends votre appréhension, mais je vous assure que le processus sera rigoureux et soigneusement contrôlé."
Il fait un geste vers deux instructeurs à l'air sévère qui se tiennent à proximité.
-:" Mes collègues vous accompagneront tous les deux jusqu'aux salles d'évaluation."
Les deux instructeurs au visage sévère s'approchent, l'un s'adressant à Nyx, l'autre se tournant vers le Christ.
-:" Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer les salles de préparation." dit l'instructeur assigné à Nyx, désignant un grand couloir bordé de portraits ornés.
Son homologue s'adresse au Christ d'un ton brusque mais sans agressivité.
-:" Tu viens avec moi."
Les lourdes portes de bronze de l'Académie s'ouvrirent dans un grincement sépulcral, dévoilant un couloir plongé dans une pénombre sacrée. Des runes incrustées dans la pierre pulsaient d'une faible lueur, comme des veines de lumière menant vers le cœur interdit de l'établissement.
Nyx et Star avançaient côte à côte, escortés par deux Dominants en armure noire gravée de sceaux mouvants. Leur pas était parfaitement synchronisé, résonnant contre les dalles de marbre.
Nyx serrait ses poings. Elle aurait voulu rester auprès de Star, l'épauler dans ce lieu qui suintait l'oppression, mais elle savait que cela leur était interdit.
Le directeur Elric avait été clair :
"Le potentiel ne se mesure pas à la loyauté ni à l'attachement. Il se mesure dans la solitude, face à ce que vous craignez le plus."
À la fin du couloir, les Dominants s'arrêtèrent devant une arche monumentale, taillée dans un seul bloc de pierre sombre. D'antiques glyphes serpentins s'y enroulaient, émettant une vibration sourde, presque un battement de cœur. L'un des gardes tendit la main :
-:" Séparez-vous, maintenant. Chacun d'entre vous suivra son chemin. Aucune parole, aucune promesse ne doit franchir vos lèvres."
Nyx lança un dernier regard à Star. Dans ses yeux, il lut une peur mêlée de détermination. Elle voulut lui dire qu'elle croyait en lui, mais ses lèvres restèrent closes. Le silence lui brisa presque le cœur.
Ils furent entraînés dans deux directions opposées.
Dans la salle de Nyx, elle entra dans une vaste salle circulaire. Le sol était gravé de cercles concentriques, formant une immense spirale de symboles. Au-dessus d'elle, suspendus par des câbles runiques, plusieurs anneaux massifs tournaient lentement dans les airs, chacun gravé d'inscriptions lumineuses.
La lumière qui s'en échappait tombait sur elle comme une pluie d'argent.
Un murmure s'éleva des gradins, où plusieurs examinateurs vêtus de manteaux écarlates observaient.
Puis une voix résonna, claire, imposante :
-:" Nyx, enfant des bas-fonds. Score de 890. Montre-nous si tu es digne de cette valeur."
À ces mots, les cercles runiques s'illuminèrent, et du sol surgirent des silhouettes d'ombres, griffues, aux yeux vides. Elles l'encerclaient, dix, puis vingt, puis cinquante.
Nyx sentit la peur l'envahir, mais ses doigts se crispèrent. Elle inspira profondément, puis déchaîna son premier sort.
Les ombres hurlèrent et se dissipèrent. Mais chaque fois qu'elle en détruisait une, deux nouvelles apparaissaient.
Le test n'était pas une simple épreuve de force. C'était une épreuve d'endurance, un duel contre elle-même, contre la fatigue, contre l'abandon.
Star, lui, fut conduit dans une salle différente, plus obscure encore. Ici, il n'y avait ni lumière, ni gradins, ni spectateurs. Juste un vaste cercle de pierre, où une unique lueur tombait d'un anneau suspendu.
L'air sentait le fer et la poussière.
Une voix grave résonna dans son esprit, non dans ses oreilles :
" Score : zéro. Inapte. Alors pourquoi es-tu ici ?"
Star resta figé. Le cercle runique sous ses pieds s'activa, et soudain, le silence se brisa. Devant lui, une silhouette se matérialisa… lui-même. Un double parfait, mais dont les yeux luisaient d'un rouge venimeux.
Le clone sourit d'un air mauvais.
-:" Tu n'es rien, Star. Tu n'as ni magie, ni pouvoir, ni avenir. Tu es un poids. Même Nyx finira par t'abandonner."
Le double avança, une lame d'ombre en main.
Star, sans arme, recula, le cœur battant. Le test était clair : il ne s'agissait pas de magie. Pas de sorts flamboyants ni de runes protectrices. Ici, l'épreuve pesait sur son esprit, sur sa volonté nue.
Chaque coup de son reflet le forçait à choisir : fuir ou tenir. Ses bras tremblaient, ses jambes faiblissaient. Mais malgré la douleur, malgré les rires cruels de son double, il refusait de céder.
Alors, quelque chose vibra dans le cercle.
Pas une lueur éclatante. Pas une magie flamboyante. Mais une onde sourde, invisible, qui fit reculer l'ombre.
Les inscriptions gravées au sol réagirent, comme si elles reconnaissaient une force enfouie, dissimulée au-delà des chiffres.
Dans la salle d'observation, le directeur Elric suivait les deux épreuves à travers des miroirs de scrying suspendus. Ses yeux plissés fixaient plus longtemps l'image de Star que celle de Nyx.
murmura, presque pour lui-même :
-:" Un zéro qui résonne… Voilà qui est impossible. À moins que…"
Et son sourire s'élargit d'un air énigmatique.
Star titubait, le souffle court, chaque muscle criant de douleur. Ses mains tremblaient, ses genoux heurtaient la pierre froide, mais son corps refusait de rester à terre. Ses yeux fixaient son double, cette copie moqueuse qui lui jetait au visage toutes ses faiblesses.
— :" Tu n'es rien."
— :" Tu n'as rien."
— :" Tu n'es à ta place nulle part."
Chaque phrase s'enfonçait dans son esprit comme une lame. Et pourtant, quelque chose en lui refusait de plier. Il ne savait pas pourquoi. Il n'avait aucune raison logique, aucune ressource cachée, aucun don qui puisse le sauver. Mais il avait cette étincelle fragile : l'envie de ne pas céder.
Alors il se releva.
Encore et encore.
Les mots du double perdirent de leur force, comme s'ils s'érodaient sur cette volonté inexplicable. Puis, soudainement, la silhouette noire se fissura, se tordit dans un hurlement muet et se désintégra en un nuage de fumée épaisse, engloutie par les runes du cercle.
Star, haletant, leva les yeux.
De l'ombre émergea une autre présence. Pas une illusion, pas une copie : une femme, drapée de l'uniforme strict prestigieux Celestial. Sa cape effleurait le sol avec une fluidité inquiétante, et son regard transperçait l'air comme une lame. Ses yeux brillaient d'une dureté presque cruelle.
Elle resta immobile un instant, le fixant avec une sévérité glaciale.
Star soutint son regard, incapable d'expliquer pourquoi il ne détournait pas les yeux.
Finalement, elle brisa le silence, sa voix claire et tranchante résonnant comme une sentence :
— :" Tu es ridicule. Un score nul. Aucun don. Pas la moindre parcelle de pouvoir. Tu n'aurais jamais dû passer ce seuil."
Elle s'avança lentement, ses bottes frappant le sol avec régularité.
— :" Alors pourquoi… pourquoi te relèves-tu ?"
Il ne répondit pas. Pas par défi, mais parce qu'il n'avait pas de mots. Tout ce qu'il avait, c'était ce souffle haletant, ce cœur battant à s'en rompre, et cette décision brutale : rester debout.
Un éclat d'agacement traversa les traits de l'examinatrice. Ses yeux, un instant, laissèrent transparaître autre chose que de la froideur : un trouble, une ombre de colère contenue. Comme si ce qu'elle voyait en lui réveillait une blessure ancienne, un échec qu'elle n'avait jamais pardonné.
Elle s'arrêta à quelques pas, le surplombant de toute sa prestance. Sa voix se fit plus basse, mais plus tranchante encore :
— :" Tu n'as rien… et pourtant tu refuses de tomber. Crois-tu que cela te suffira pour survivre ici ?"
Star, haletant, la regarda dans les yeux. Et sans vraiment réfléchir, il murmura :
— :"… Peut-être pas. Mais tant que je me relève… je n'ai pas perdu."
Un silence lourd s'installa. Les runes autour d'eux frémirent, comme si elles avaient entendu et reconnu quelque choseL'examinatrice détourna légèrement le regard, ses mâchoires serrées. Était-ce de la frustration ? De la colère ? Ou bien une parcelle de respect étouffée sous des années de discipline ?
Elle finit par se redresser et déclara d'une voix dure :
—:" Très bien. Première phase terminée."