Mekaï marchait d'un pas lourd dans les rues poussiéreuses de Likasi, le cœur serré par les souvenirs douloureux. Sa mère, fragile et douce, n'était plus là depuis longtemps. Son père, lui, avait disparu dans un accident tragique — un accident dont Mekaï ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable.
Le soleil brûlait le bitume fissuré, et autour de lui, la ville semblait à la fois familière et étrangère. Likasi, avec ses bâtiments qui tentaient de s'élever vers le ciel malgré la misère qui l'engloutissait, avait changé. Les silhouettes des passants, pressées, parlaient d'un monde dur et impitoyable.
Soudain, un bruit sec retentit, brisant le calme précaire. Un homme devant lui s'effondra, une tache rouge s'étalant sur sa chemise. Mekaï, figé un instant, sentit la peur remonter. Il tourna les talons et se mit à courir, ignorant où ses pas le mèneraient.
Mais la fuite ne dura pas longtemps. Des ombres surgirent des ruelles, des hommes aux regards froids et déterminés. Ils l'encerclèrent rapidement. Sans un mot, leurs mains brutales s'emparèrent de lui. La douleur explosa quand on tenta de lui arracher les yeux, mais dans ce chaos, une lueur étrange émergea. Les larmes de Mekaï coulèrent, noires comme la nuit, et soudain, tout changea.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, ce n'était plus la Likasi qu'il connaissait. Devant lui s'étendait une ville nouvelle, où les bâtiments brillaient d'un éclat moderne, presque irréel. Le jeu venait de commencer.