Ficool

L'ordre des sang-mêlés

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Synopsis
Synopsis : Dans un monde ravagé par les préjugés et les guerres raciales, humains, vampires et démons règnent chacun sur leurs territoires respectifs. Au cœur de cette haine millénaire, les hybrides — êtres issus de deux lignées — sont pourchassés, rejetés, et considérés comme des abominations. Kael, mi-homme mi-vampire, a grandi seul dans les terres humaines, victime de persécutions jusqu’au jour où il est secouru par un autre hybride et conduit dans un village secret abritant les siens. Pour la première fois, il connaît la paix, l’acceptation… et l’amour fraternel. Mais cette parenthèse s’effondre dans le sang lorsque des chevaliers de l’Empire Humain massacrent son peuple. Brisé, consumé par le chagrin, Kael libère alors son pouvoir vampirique enfoui — un pouvoir maudit, ancien, et lié à un mystérieux sceau vivant. Guidé par la vengeance, Kael s’engage dans une quête titanesque pour renverser les puissances établies, fonder une nation pour les hybrides, et s’élever au-delà des limites de son sang. Sur sa route, il affronte des ennemis surhumains, des complots démoniaques, des dieux oubliés, et même la volonté de la Déesse des Humains, qui protège ses Douze Chevaliers Sacrés — des guerriers immortels liés à la lumière divine. Tandis que les royaumes s'effondrent dans les guerres, les trahisons et les révolutions, Kael rassemble autour de lui des survivants, des rebelles et des êtres oubliés, étendant son influence à travers les terres humaines, vampiriques et démoniaques. Mais les ténèbres qu’il embrasse ne viennent pas sans prix : son pouvoir évolue, son apparence change, et une force mystérieuse semble vouloir faire de lui bien plus qu’un roi… peut-être un dieu. Thèmes abordés : La vengeance, la rédemption et l’identité Les conflits entre races et les préjugés L’ascension d’un anti-héros L’évolution du pouvoir, des émotions et du destin Les enjeux politiques et spirituels d’un monde fracturé
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Chapter 1 - Chapitre 1– Les cendres du passé

La pluie tombait sans fin sur les ruelles de pierre du royaume d’Elyndor, lavant le sang qui s’écoulait d’un garçon recroquevillé contre un mur. Il tremblait, non pas de froid, mais de douleur. Une fois de plus, ses bourreaux avaient eu raison de lui. Les coups pleuvaient souvent, les insultes toujours. "Abomination", "sang impur", "monstre". Des mots qui s’incrustaient dans son esprit comme des lames invisibles.

Il s’appelait Kael. Il ne savait presque rien de ses parents, si ce n’est qu’ils l’avaient abandonné à la naissance devant un temple désert. À Elyndor, les bâtards étaient déjà méprisés, mais un bâtard au sang vampirique... c’était pire que tout.

Ses crocs, à peine formés, l’avaient trahi dès l’enfance. Sa force, sa régénération rapide, son regard parfois écarlate lorsqu’il était en colère – tout en lui criait son origine impure. Les prêtres avaient tenté de le purifier. Les villageois de l’ignorer. Et les enfants… eux, avaient appris à le haïr sans même comprendre pourquoi.

Un jour, alors qu’il croyait mourir sous les coups d’un groupe de soldats en patrouille, une silhouette fendit les ombres. L’homme qui apparut ce soir-là n’était pas humain. Ni complètement vampire. Ses yeux brillaient d’une lueur familière, son aura dégageait une puissance calme. Il massacra les soldats sans un mot, et tendit la main à Kael.

« Tu n’es pas seul », murmura-t-il.

Cet homme s’appelait Vaeren. Un métis lui aussi. Il emmena Kael loin d’Elyndor, vers un lieu dont il n’avait jamais entendu parler : Tarenhal, un village caché, où vivaient ceux que le monde refusait d’accepter.

Pour la première fois, Kael connut la paix. Tarenhal n’était pas grand, mais il était vivant. On y riait, on y chantait, on y vivait sans peur. Les enfants couraient sans se cacher. Les anciens racontaient des histoires de résistance. Les jeunes s'entraînaient pour se défendre.

Vaeren, devenu son mentor, lui enseigna les arts du combat, la maîtrise du sang, et l’histoire oubliée des hybrides – les fils et filles d’un monde brisé, mais porteurs d’un immense potentiel.

Les années passèrent. Kael grandit. Il devint fort, rapide, silencieux. Il n'était pas le plus chaleureux, ni le plus sociable. Mais pour ceux de Tarenhal, il était un frère, un protecteur, une promesse.

Puis, vint le jour de la chasse.

Kael était parti seul dans la forêt de Noctheril, traquant une bête rare. Lorsqu’il revint, le ciel était rouge. Non pas d’un crépuscule, mais de flammes.

Tarenhal brûlait.

Des corps jonchaient les sentiers. Des femmes, des enfants, des vieillards. Massacrés. Sans défense. Vaeren lui-même, transpercé par une lame divine, gisait à l’entrée du village.

Et au centre, dressant fièrement leurs étendards dorés, se tenaient les chevaliers sacrés de l’Empire d’Azalan.

Ils étaient trois. Tous vêtus d’armures bénies par la Déesse des Humains, leur peau luisant d’une lumière irréelle. Immortels, disait-on. Incorruptibles. Sans pitié.

Kael, figé, sentit alors quelque chose se briser en lui.

Le chagrin laissa place à la rage.

Son sang se mit à bouillir, littéralement. Ses yeux devinrent deux braises écarlates. Ses veines pulsèrent d’une énergie ancienne, enfouie. Son hurlement fit trembler le monde.

Ce jour-là, Kael éveilla pour la première fois le Sang Souverain, un des pouvoirs ancestrals que même les anciens géniteurs vampires pensaient disparu.

Les chevaliers l'ignorèrent comme s'il n'était qu'un simple grain de sable au milieu du désert, ils ignorèrent même la possible menace qu'il pourrait représenter pour dans le futur et Ils repartirent . Pas par peur – ils avaient accompli leur mission qu'on pourrait qualifier plutôt de caprice. Mais l’un d’eux jeta un dernier regard vers le jeune hybride à genoux dans les cendres.

Et il sourit.

Quand les flammes finirent par mourir, le silence pesa sur les ruines comme un linceul. Kael, agenouillé, serrait le corps de Vaeren contre lui. Son regard était vide. Ses lèvres tremblaient, mais aucun son ne sortait plus. Il avait hurlé toute sa douleur. Maintenant, il ne restait que le vide.

Autour de lui, la forêt observait en silence. Même les bêtes semblaient pleurer avec lui.

Il resta là jusqu’au matin. Quand le soleil se leva, il se leva aussi. Lentement. Comme si chaque mouvement brisait un peu plus ce qui restait de son humanité.

Il creusa des tombes. Une pour chaque villageois. Une pour Vaeren. Et il grava leurs noms, un par un, dans la pierre noire de la montagne voisine. Il grava jusqu’à ce que ses mains saignent. Jusqu’à ce que ses bras ne répondent plus.

Ce fut là, devant les tombes encore fraîches, qu’il jura :

« Je détruirai l’Empire. Je briserai les chaînes de ce monde. Je bâtirai une nation pour les nôtres. »

Ce n’était pas une promesse. C’était une déclaration de guerre.

---

Kael disparut.

Pendant des mois, son nom ne fut qu’un murmure. Un souffle dans les ruelles sombres, un frisson dans le dos des puissants. On racontait qu’il traquait les chasseurs de métis. Qu’il éliminait les bourreaux des races mêlées, un par un. Toujours silencieux, toujours invisible. On disait qu’il ne parlait plus, sauf pour demander trois choses : le nom, le grade, et les crimes.

Puis, il tuait.

Dans les hautes sphères des royaumes, on commença à murmurer ce nom avec crainte : le Prince Sanglant.

Mais ce n’était qu’un début.

Kael voyagea à travers les Royaumes, traversant les terres humaines, infiltrant leurs citadelles, étudiant leurs lois, leurs faiblesses. Il se rendit dans les terres vampiriques, se frotta aux nobles arrogants, aux anciens géniteurs. Il apprit leur orgueil, leurs règles, leur pouvoir.

Et dans les profondeurs du Royaume Démoniaque, il marcha seul dans la Cité Noire, affronta dsales démon de Rang supérieur, et ressortit vivant. Il en apprit plus que quiconque sur la haine millénaire qui séparait les trois races dominantes.

Partout où il allait, il cherchait.

Des hybrides. Des bannis. Des rejetés.

Il les libéra. Il les rallia. Et il leur donna un but.

Un foyer.

Un rêve.

Un royaume.

---

Kael marcha seul durant des semaines, quittant les ruines de Tarenhal sans se retourner. Il ne savait pas où aller, seulement qu’il devait devenir plus fort. Plus fort que n’importe quel humain, vampire ou démon. Il ne connaissait pas encore ses limites – seulement qu’il devait les dépasser.

Son premier arrêt fut Thalern, un ancien bastion abandonné au cœur des montagnes de cendres, oublié par les humains depuis des siècles. Jadis occupé par une secte d’érudits vampires et métis, ce lieu avait sombré dans l’oubli lorsque l’Empire avait lancé ses premières purges.

Les couloirs étaient vides, mais pas silencieux.

Les murs vibraient d’une mémoire ancienne, de rituels oubliés et d’énergies scellées.

C’est là qu’il trouva le Codex d’Ankarim, un grimoire relié en peau noire, contenant les écrits de vampires millénaires ayant tenté de percer les secrets de l’Essence Sanguine – une forme de magie interdite, liée à l’âme et au sang.

Kael ne comprenait pas tout. Mais il apprenait vite. Trop vite.

Pendant des mois, il s’entraîna, méditant, testant ses limites. Il ne dormait presque pas, mangeait peu. Il absorbait le savoir comme un gouffre affamé. Son corps changeait. Ses muscles se densifiaient. Son sang réagissait à sa volonté. Sa force surpassait désormais celle de tout guerrier humain ordinaire.

Mais ce n’était pas assez.

Il voulait apprendre à manier l’ombre. À manipuler les chaînes du sang. À soumettre l’essence même de ses ennemis.

Et le Codex lui offrit une réponse : les Arcanes de l’Origine, un art perdu, capable de remodeler le sang en armes, en armures, en malédictions.

Mais ce savoir avait un prix. Il fallait une source de pouvoir : du sang pur, d’hybride éveillé.

Kael jura de ne jamais prendre ce sang par la force.

Alors il partit à leur recherche.

La première qu’il trouva se nommait Ira, une jeune femme mi-démon, mi-humaine, emprisonnée dans une arène souterraine de Kharest, utilisée comme bête de foire dans des combats illégaux. Elle portait des chaînes magiques et un masque de fer.

Kael l’observa en silence pendant deux jours. Elle se battait avec une rage froide, presque méthodique. Elle ne parlait jamais. Ne criait jamais. Elle tuait vite, sans cruauté, sans plaisir.

La nuit du troisième jour, il entra dans l’arène.

Non pas comme spectateur.

Mais comme libérateur.

Les geôliers ne comprirent pas ce qui se passait. Les corps tombèrent dans le silence. Les runes explosèrent. Les chaînes se brisèrent.

Ira, tremblante, le fixa à travers les barreaux de son masque.

« Tu es... comme moi ? » demanda-t-elle d’une voix rauque.

Kael hocha la tête.

« Viens. »

Ce fut tout.

Elle le suivit.

Ensemble, ils libérèrent d’autres hybrides – dans les mines de Sel’Orun, les camps de la Marche Grise, les cachots de Valrin. Chaque fois, Kael gagnait en puissance. Non pas seulement parce qu’il absorbait du savoir ou du sang, mais parce qu’il ralliait des âmes brisées qui, avec lui, retrouvaient une raison de vivre.

Il n’était pas un roi. Pas encore.

Mais dans les yeux de ceux qu’il sauvait, il devenait plus qu’un homme.

Un symbole.

Une légende naissante.