Les vents d’Ashen s’étaient tus.
L’air, lourd et sec, portait encore l’odeur du feu et du sang.
Les montagnes n’étaient plus que des cendres grises, illuminées par le souffle mourant des flammes draconiques.
Azdrael demeurait debout, silhouette d’or et de cendres, au milieu du cratère fumant.
Ses ailes brisées laissaient couler des ruisseaux de lumière, et chaque respiration semblait lui coûter l’éternité.
Devant lui, l’ombre titanesque de Draegon s’éloignait lentement, ses pas traçant des cicatrices dans la terre.
Un silence presque sacré s’étendit entre eux.
> « Tu aurais pu achever cela, » souffla le Roi.
« Pourquoi t’arrêter maintenant ? »
Draegon ne répondit pas tout de suite.
Le vent souleva les cendres autour de lui, comme si la terre hésitait à le toucher.
Lorsqu’il parla enfin, sa voix portait un ton calme, presque triste.
> « Parce que la fin ne doit pas venir de moi. »
« Pas encore. »
Le Roi serra les poings, son regard brûlant d’un éclat que seul un ancien pouvait comprendre.
> « Tu n’es plus le monstre d’autrefois, Draegon. »
« Mais tu n’es pas redevenu un dieu non plus. »
Un rire grave s’échappa des lèvres du Déchu, lourd comme le tonnerre.
> « Les dieux sont morts de leur propre lumière, Azdrael.
Et toi… tu t’éteins lentement à leur image. »
Puis il leva le regard vers le ciel, où les nuages brûlés dessinaient un cercle sombre.
Ses yeux dorés se perdirent dans les hauteurs, comme s’il voyait au-delà du monde.
> « Quelqu’un m’attend là-haut.
Et quand le moment viendra, ni toi, ni ton trône, ni ton monde ne pourrez l’arrêter. »
Sans un mot de plus, il tourna le dos au Roi.
Ses ailes d’ombre se déployèrent, laissant s’échapper un souffle qui fit vaciller la lumière elle-même.
Et dans un grondement sourd, il s’envola — vers l’inconnu.
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Le vent retomba.
Azdrael resta seul, au centre du gouffre, ses yeux fixés sur le ciel vide.
Sa main trembla, non pas de peur, mais de souvenir.
> « …Il a changé, » murmura-t-il.
« Mais son regard… n’a jamais cessé de chercher. »
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Dans le palais, Ryo observait les flammes mourir au loin.
L’écho du combat résonnait encore dans son esprit — deux voix, deux âmes, deux vérités.
Il ne savait plus laquelle des deux portait la justice.
Le ciel était rouge, le monde silencieux.
Et pourtant, quelque part dans ce silence… une promesse restait suspendue.
> La guerre des dieux n’est pas terminée.
Elle vient seulement de se souvenir d’elle-même.