Je me réveillai avant l'aube, enveloppée dans la chaleur et le bras protecteur de Jared. La cabane était plongée dans une semi-obscurité, le silence du camp endormi régnait. Chaque muscle de mon corps me rappelait les événements de la nuit, une douce courbature qui me fit sourire.
Mais au-delà de la fatigue, une autre sensation persistait, sourde et insistante : un désir qui n'avait pas été complètement assouvi, ou peut-être qui se réveillait déjà, affamé. Les images de la nuit tournaient en boucle dans ma tête, se mêlant aux souvenirs de la démonstration d'Estelle. Une idée audacieuse, impudique, commença à germer dans mon esprit.
Prendre les choses en main.
Je me glissai hors du lit sans faire de bruit, la fraîcheur de l'air matinal sur ma peau nue me faisant frissonner. Je me retournai pour regarder Jared. Il dormait paisiblement, son visage détendu, ses traits adoucis. Il était encore plus beau comme ça. Mais je ne voulais pas de sa beauté paisible. Je voulais réveiller la bête.
Je m'agenouillai à côté du lit, sur les peaux de bête. Mon cœur battait la chamade, un mélange d'excitation et de nervosité. Je soulevai délicatement la couverture qui le couvrait.
Il était là. Même au repos, il était impressionnant. Long, épais, veiné. Une preuve silencieuse de la puissance qu'il avait déployée sur moi quelques heures plus tôt.
Je me penchai et, sans hésiter, j'embrassai le bout. Un goût salé et musqué, le souvenir de notre nuit, m'envahit. Jared bougea dans son sommeil, un grognement sourd lui échappant.
Encouragée, j'ouvris la bouche et le pris en moi, aussi loin que je pus. Ma langue enroula la longueur, suivant les veines saillantes, goûtant chaque centimètre. Je me souvins des conseils d'Estelle : varier la pression, utiliser les mains en même temps, regarder son partenaire.
Jared gémit, plus distinctement cette fois. Ses hanches bougèrent légèrement, une poussée instinctive. « Jenna… » murmura-t-il, la voix rauque de sommeil.
Je levai les yeux. Ses paupières étaient lourdes, mais ses yeux noisette me regardaient, pleins de surprise et d'un désir immédiat et brûlant.
« Qu'est-ce que tu… » commença-t-il, mais sa phrase se transforma en un grognement long et profond quand j'aspirai fortement, en relâchant, puis en reprenant avec un mouvement de va-et-vient plus rapide.
Une de ses mains se posa dans mes cheveux, non pour me guider, mais pour s'y agripper, comme pour s'ancrer dans la réalité. « Putain, Jenna… » souffla-t-il, les yeux maintenant grands ouverts, fixés sur moi.
Je sentais son membre durcir encore plus dans ma bouche, gonfler, jusqu'à ce que j'aie du mal à le contenir. Je me concentrai sur le bout, utilisant ma langue avec une pression circulaire et rapide, tout en masturbant la base avec ma main, suivant le rythme qu'Estelle avait montré.
Ses gémissements devinrent plus forts, plus rauques. Sa prise dans mes cheveux se resserra. « Je vais… Je vais jouir… » prévint-il, la voix tendue à craquer.
Je ne m'arrêtai pas. Au contraire. Je le regardai droit dans les yeux, acceptant le défi, et pris toute sa longueur au fond de ma gorge, relâchant ma mâchoire.
Avec un cri étouffé qui ressemblait à une prière et à un juron, il explosa. Des jets chauds et salés inondèrent ma bouche. Je restai là, les yeux fermés, avalant chaque goutte, sentant son corps se tendre puis être secoué de violents spasmes.
Quand ce fut fini, je me retirai lentement, essuyant mes lèvés du revers de la main, un peu essoufflée.
Jared était affalé sur le lit, les yeux vitreux, le souffle court. Il me regardait comme s'il venait de voir un fantôme. Le plus beau et le plus désirable des fantômes.
« Par tous les loups… » haleta-t-il. « D'où est-ce que tu… »
Il n'acheva pas sa phrase. En une seconde, il se rua sur moi. Sa fatigue avait disparu, remplacée par une énergie sauvage et renouvelée. Il me renversa sur les peaux, son corps recouvrant le mien, sa bouche cherchant la mienne avec une urgence brutale. Je pouvais goûter mon propre goût sur ses lèvres.
« Tu as réveillé le loup, maintenant assume, » grogna-t-il contre ma bouche.
Sans aucune préparation, il écarta mes jambes et s'enfonça en moi. Je criai, surprise par la soudaineté et la force de son entrée. J'étais encore sensible, endolorie de la nuit, mais déjà trempée par son goût dans ma bouche et par son désir ravivé.
Il ne fit pas de manières. Il se mit à me prendre avec une sauvagerie renouvelée, ses poussées plus brutales, plus animales que la veille. C'était comme si je l'avais libéré de toute retenue.
« Tu aimes ça, hein ? » grognait-il, ses mains agrippant mes seins, les pinçant, les malaxant. « Tu aimes me faire perdre le contrôle ? »
Je ne pouvais que répondre par des gémissements incohérents, mes ongles labourant son dos, l'encourageant à aller plus loin, plus fort.
Il changea de position, me relevant sur les genoux pour me prendre par derrière, lui-même debout derrière moi. La nouvelle angle était plus profonde, plus intrusive. Chaque poussée me faisait voir des étoiles, frottant des endroits que je ne connaissais pas.
« Dis mon nom, » ordonna-t-il, une main dans mes cheveux, tirant ma tête en arrière.
« Jared ! » hurlai-je, obéissante, perdue dans le tourbillon.
« Dis que tu es à moi. »
« Je suis à toi ! » sanglotai-je, ne sachant plus si c'était la douleur, le plaisir ou la vérité qui parlait.
Sa main quitta mes cheveux et se glissa entre mes jambes, retrouvant mon clitoris gonflé et sensible. Le contact fut électrique. Je me cambrai, offrant mon corps à ses assauts, à ses doigts experts.
L'orgasme me tomba dessus comme la foudre, violent, inattendu, me faisant crier son nom à m'en arracher la gorge. Mon corps se contracta autour de lui, et ce fut suffisant pour le faire sombrer à son tour. Il groyna longuement, mordant mon épaule pour étouffer son cri alors qu'il se vidait en moi une deuxième fois.
Nous nous effondrâmes ensemble sur les peaux, haletants, épuisés, couverts de sueur et de l'évidence de notre passion dévorante.
Le soleil commençait à filtrer à travers les fentes des planches, illuminant la poussière dansante dans l'air. Jared roula sur le côté et m'attira contre lui.
« Bon sang, femme, » murmura-t-il, la voix empreinte d'une admiration mêlée de crainte. « Tu vas être ma perte. »
Je me blottis contre lui, souriante, victorieuse, sachant que j'avais non seulement pris ce que je voulais, mais que j'avais allumé un feu en lui qui ne s'éteindrait pas de sitôt. Le retour à la réalité pouvait attendre. Pour l'instant, nous avions cette aube.