Au début de l'après-midi, le vacarme d'un marteau frappant l'acier résonnait dans toute la forêt.
Elric venait de perdre tous les défis du matin et comptait sur ce dernier pour laver son honneur.
— Prêt pour les corvées, le perdant ? lança Aelric, son ton moqueur plus triomphant que jamais.
— Ça ne compte pas ! Si je gagne le dernier défi, c'est toi qui fais les corvées ! cria Elric, le regard brûlant de défi.
Aelric s'arrêta, plissa les yeux, puis répondit d'un ton plus sérieux :
— Est-ce que tu es vraiment sérieux ?
— Oui, répondit Elric sans hésiter.
— T'es juste un mauvais perdant, ricana son père.
Quelques instants plus tard, la forge s'embrasa d'activité. Le feu rugissait, les étincelles dansaient autour d'Elric comme des lucioles en furie. Il martelait le métal avec une concentration féroce.
*Cette fois, il va perdre…* pensait Elric, les bras tremblants de fatigue mais le cœur ferme.
Aelric, en silence, le regardait. *Il a de l'or dans les mains… Un jour, il forgera mieux que moi.*
Des heures plus tard, Elric déposa sa lame, encore fumante, sur la table.
_ Cette fois-ci, elle ne se brisera pas contre ton épée de pacotille, dit-il avec fierté.
— Voyons ça, répondit Aelric en attrapant sa vieille épée, forgée il y a des années en dix minutes.
Il souleva la lame d'Elric, l'observa brièvement, puis la frappa d'un coup sec.
*CLANG !*
Un silence. Puis la lame d'Elric explosa en éclats, comme si elle n'avait jamais été que du verre.
— NON !!! hurla Elric, effondré.
— Encore perdu ! lança Aelric en riant.
— Elle avait juste une belle gueule… mais elle ne valait rien face à une vraie lame.
Sans un mot, Elric ramassa les débris et partit faire ses corvées, le cœur lourd.