Le soleil se levait à peine sur la forêt de Morval. Un calme rare régnait, troublé seulement par le chant discret des oiseaux et le murmure régulier de la cascade.
Elric ouvrit les yeux, étonné. Aucun cri. Aucun vacarme. Aucun hurlement de son père.
— Huh ?... Pas de réveil surprise aujourd’hui ?
Il se redressa, encore ensommeillé, et constata rapidement : la maison était vide.
— Où il est passé, ce vieux machin ? grogna-t-il en enfilant ses bottes.
Il passa la matinée à fouiller la forêt, appelant, scrutant les alentours… Rien. Pas une trace.
Déçu, il rentra au chalet, furieux.
— RAAAAAH ! Il se fout de moi ?! J’vais le tuer s’il me fait une blague pareille !
Mais sur la table, quelque chose attira son attention : un coffre, et une lettre posée dessus.
— Hein ? C’était pas là ce matin…
Il attrapa la lettre et lut :
"Salut fiston. Tu t’inquiètes pour ton vieux père ? Que c’est mignon !
Ne t’en fais pas, je suis invincible, tu le sais. Après ta toute première victoire, j’ai décidé qu’il était temps pour toi de partir découvrir le monde… et d’en apprendre plus sur moi.
Ta mission ? Parcourir le royaume, accomplir des exploits, et reconstituer mon passé.
Quand tu sauras tout, tu pourras me retrouver. Et pour t’aider… j’ai laissé quelques cadeaux dans le coffre.
Bonne chance. Et essaie de pas mourir."
Elric froissa la lettre, hors de lui.
— Non mais… quel genre de parent fait ça à son gosse de quinze ans ?!
Il ouvrit le coffre à contrecœur. Dedans : une bourse bien remplie, un collier, un bracelet, des lingots de métal, et un deuxième mot.
"La bourse ? Ton argent de poche. Gère-toi.
Le collier ? Une armure. Utilise ton mana, passe l’épreuve, et elle t’obéira.
Et le bracelet, c’est ma carte : si tu es vraiment en danger, je viendrai.
Forge-toi une vraie épée avec les métaux. Et évite de la casser cette fois.
Bon courage. Débrouille-toi."
Elric souffla, entre colère et confusion.
— Il est complètement taré…
Il fixa les objets un instant. Puis son regard s’endurcit.
— Très bien. Je vais passer son épreuve, forger cette lame… Et quand je le retrouverai…
Un éclair passa dans ses yeux.
— JE L’ÉCLATE !!!
Le voyage d’Elric venait à peine de commencer.
