Ficool

Chapter 59 - Retour sur Grand Line

À peine rentré dans la brèche, le navire avait comme perdu ses repères et avait commencé à chuter à une vitesse phénoménale, qui augmentait petit à petit jusqu’à atteindre une vitesse de pointe stable.

Les membres de l’équipage se tenaient à ce qu’ils pouvaient pour ne pas se perdre.

« Putain ! C’est complètement fou. » déclara Rah, les pieds sur le plafond de la salle des commandes. C’était actuellement l’un des lieux les plus sûrs, mais il ne pouvait pas rester ici indéfiniment dans cette position.

Le bateau tombait rapidement et était presque arrivé à la mer intermédiaire.

Heureusement qu’il n’était pas seul dans la salle des commandes.

« Ne t’inquiète pas, on va s’en sortir. » lui dit Crocus, qui était assis les jambes croisées sur le plafond.

« Tu penses ? »

Crocus prit le temps de réfléchir avant de répondre.

Quelques secondes passèrent, et Rah sentit sa gorge se dessécher devant l’attente.

« Alors ? »

Crocus fronça les sourcils, prit un air dramatique et le regarda droit dans les yeux de façon intimidante.

Quelques secondes s’écoulèrent encore et Crocus ouvrit la bouche.

Enfin, se dit Rah.

« Je sais pas. »

« Hein ? »

« Je t’ai dit que je savais pas. »

« Toi… » Le visage de Rah semblait comme être transformé en cendres, tout en pointant son doigt tremblant vers Crocus qui faisait une tête innocente.

Crocus se pointa lui aussi du doigt en souriant d’un air penaud.

« Oui, moi ? »

Rah s’apprêtait à dire quelque chose avant de soupirer lentement et de se détendre.

« Laisse tomber. »

Ce n’était ni le lieu ni le moment pour s’embrouiller avec quelqu’un.

Voyant cela, Crocus sourit légèrement avant de fermer les yeux.

Pendant ce temps, Delilah et Alexander riaient aux larmes.

« Shiahahahaha ! C’est incroyable ! »

« Yoooouuuuhooouuuuuu ! Je suis le maître de l’air ! »

Alors que les autres se tenaient du mieux qu’ils pouvaient, Delilah et Alexander avaient décidé de faire autre chose que simplement se tenir à carreau et attendre d’être en sécurité. Ce qu’ils faisaient était, comment dire cela…

Fou !

Voilà ! C’est le mot parfait pour décrire ce qu’ils faisaient.

Deux cordes d’une longueur estimable à plus d’une centaine de mètres, attachées à leurs pieds, et une forte dose d’adrénaline étaient tout ce que Delilah et Alexander avaient besoin.

Séparés de plus d’une centaine de mètres du navire et descendant à toute vitesse vers leur fin, Delilah et Alexander s’amusaient dans les airs à leur aise.

Mais ce qui était encore plus fou, c’est que les cordes n’étaient pas attachées à un objet lourd et immobile, mais plutôt à…

« Waaaaaaa ! Capitaine ! Moins fort s’il te plaît ! »

… à Hamdi, le nouveau timonier du navire.

Les deux cordes étaient fermement attachées à ses pieds, tandis que ses mains attrapaient tant bien que mal la balustrade du navire, risquant de lâcher prise à tout moment.

Surtout que Hamdi n’était pas dans la meilleure position.

« Vice-capitaine ! Au secours… »

Le visage pâle et les larmes coulant à flots, Hamdi se tourna vers Abdul, qui le regardait avec condescendance.

Il le zieuta quelques instants avant de soupirer.

« Idiot. »

« Keuk— »

Hamdi avait comme l’impression que des centaines de flèches l’avaient transpercé en plein cœur.

« Pas la peine de m’insulter… » murmura-t-il en resserrant sa prise sur la balustrade.

Du côté d’Alger, il tenait la balustrade d’une main calme, tout en tenant de son autre main la queue d’une boule de poils noire aux ailes de chauve-souris.

Il regarda autour de lui d’un air réfléchi.

Autant Alexander, Delilah et Hamdi faisaient les idiots, tous les autres étaient néanmoins en sécurité.

Il se gratta le menton une dernière fois avant de se lécher légèrement la lèvre intérieure, devenue sèche à cause du vent.

« Rah ! Crocus ! »

Rah et Crocus tendirent immédiatement l’oreille au son de la voix d’Alger, qui semblait avoir été projetée dans leurs oreilles.

« Dès que nous traverserons la mer intermédiaire, préparez directement le système de propulsion et activez-le à 25 %, puis augmentez petit à petit. J’espère que vous avez compris. »

À la vitesse à laquelle le navire chutait, il allait transpercer en un seul coup la mer intermédiaire pour se retrouver dans le périmètre aérien de la mer bleue de Grand Line.

Alors Alger mit en place directement les préparatifs qui avaient été convenus avec Alexander et les autres.

Quelques minutes s’étaient écoulées, et enfin, Alger pouvait voir la mer intermédiaire.

« Abdul ! Fais descendre le capitaine et Delilah ! »

Abdul hocha la tête avant d’avancer prudemment en se tenant à la balustrade, vers Hamdi.

« Ah, enfin… »

Hamdi semblait comme avoir retrouvé sa paix intérieure.

« Idiot. »

« Kuek— »

Avant que Abdul ne la brise d’une simple parole.

« Arrête tes conneries et redresse-toi, Hamdi. »

Hamdi souffla férocement par les narines avant de contracter ses abdominaux inexistants et de ramener ses jambes sur le sol du pont par sa propre force.

« Et maintenant ? »

Abdul ne répondit pas, et de sa main droite, il attrapa les deux cordes qui étaient rattachées à Alexander et Delilah. Il tira deux fois dessus pour prévenir Alexander et Delilah, qui étaient là-haut, de ce qu’il allait faire, ou du moins pour les prévenir qu’il allait y avoir du grabuge.

« Tiens-toi bien, Hamdi. »

« Hein ? »

Abdul resserra encore plus fortement sa prise sur les deux cordes avant de les projeter en dehors du navire.

« Hein ?! Qu’est-ce que tu fais !? » s’exclama Hamdi, ses yeux sortant presque de leurs orbites.

Abdul souria calmement.

« T’inquiète pas. »

Très vite, les deux corps attachés au navire firent le tour du navire une première fois.

Avant de le faire une deuxième fois.

Et encore une troisième fois avant que cela ne s’arrête et que la corde ne heurte le sol du pont du navire.

Tap—

Atterrissant solidement sur le sol, Alexander et Delilah s’accrochèrent rapidement à la balustrade.

Ils se retrouvèrent nez à nez, à quelques centimètres l’un de l’autre, leur respiration chaude touchait leur visage et rougissait leur peau d’un léger rouge clair.

Jolie, pensa Alexander en la regardant dans les yeux avant de se reprendre et de sourire légèrement.

« Il faudrait qu’on se refasse ça un jour. »

Delilah hocha la tête gaiement, les oreilles légèrement rougies.

« J’ai hâte qu’on le refasse ! »

« Quoi qu’il en soit, tiens-toi bien. On va bientôt passer la mer intermédiaire d’un seul coup », déclara Alexander en retirant les cordes de son pied et de celui de Delilah.

Ses mollets sont plutôt durs, se dit Alexander en enlevant la corde du pied de Delilah.

« Merci. »

Il hocha simplement la tête avant de tenir la balustrade et de regarder vers le bas.

« Enfin ! »

Et directement.

Le navire fendit la mer de nuages dans un silence vibrant et intense.

Seul s’élevait le froissement régulier des voiles.

flap—

flap—

Et les attaques incessantes du vent contre la coque.

shhhhhh… fffff—

Et comme si l’air lui-même retenait son souffle, là-haut, tout était suspendu, et tout le monde retenait son souffle en traversant la mer de nuages d’un seul coup.

Le son du monde semblait avoir disparu. Il ne restait que ce navire, porté par l’élan du ciel, transperçant sans heurt un océan de coton vertigineux.

Au loin, dans une structure en forme d’étoile, une vieille dame regarda au loin en se frottant les yeux de stupéfaction.

« Eh Lofrligh ! T’as vu ce que je viens de voir ?! » s’exclama Tania en pointant du doigt la direction où le phénomène étrange s’était déroulé.

Un navire s’était écrasé et avait transpercé de plein fouet la mer intermédiaire.

Son ombre s’étendit sur le sol avant de commencer à prendre forme et de s’agrandir à plus d’une dizaine de mètres de haut.

C’était un oiseau noir aux ailes d’obsidienne dont la présence semblait avoir fait fuir la lumière.

« Tu penses que c’était eux ? » demanda Tania en se frottant le menton d’un air réfléchi.

Lofrligh croassa légèrement comme pour lui répondre et au vue de son expression perplexe, il lui à certainement dit qu’il ne savait pas.

« Ahahahaha ! Hussein ne le croira jamais quand je vais lui raconter ça ! » ria Tania, contente d’avoir pu voir une connaissance, même de loin, ignorant complètement l’avis de lofrligh.

Dans le ciel de Grand Line, un petit oiseau blanc virevoltait joyeusement.

Il semblait vraiment heureux, au vu de son expression.

Il fit des pirouettes dans les airs à en avoir le tournis, et pourtant cet oiseau se sentait libre.

Libre pour la première fois de sa vie.

Depuis quelques mois, il avait passé tout son temps à profiter du mieux qu’il pouvait du temps qu’il avait perdu à servir ces perfides humains au cœur plus sombre que le noir.

« Kie ? »

L’oiseau croassa légèrement en regardant son environnement, qui était devenu sombre d’un coup.

Il regarda à gauche et à droite avant de relever la tête de manière tremblante et dramatique.

« Kiiiiiiiiiiiiieeee !? »

Un navire ?!?!

L’oiseau sentait presque que ses yeux allaient sortir de leurs orbites.

Il reprit vite son esprit, fit demi-tour et accéléra aussi vite que possible pour sortir de l’ombre du navire qui tombait du ciel.

Un navire qui tombait du ciel !

Comment était-ce même possible ?!

FUUUUUUUUUUUUUU—

Une bourrasque de vent très puissante fit son apparition avec le navire qui tombait, entraînant avec elle l’oiseau apeuré au loin, le sortant enfin du périmètre du navire.

L’oiseau souffla de soulagement en mettant l’une de ses ailes sur sa poitrine en voyant le navire descendre plus bas sans l’emporter avec lui.

« Même dans le ciel les humains viennent déranger les gens », se dit-il avant de battre des ailes et de disparaître à l’horizon.

Pendant ce temps, sur le navire, Alger leva les yeux vers le ciel et regarda droit vers l’oiseau qui s’en allait.

« J’ai l’impression d’avoir déjà croisé cet oiseau, bizarre. », murmura-t-il en se frottant le menton.

« Quoi qu’il en soit, les technologies du navire sont assez incroyables. »

Alexander hocha la tête en sautillant sur le navire qui descendait clairement plus lentement qu’auparavant.

« Ils ont fait du bon travail ! Je savais même pas qu’un navire pouvait avoir tant de fonctionnalités, j’ai l’impression d’être dans le futur ! »

« En effet, c’est surprenant », reprit Delilah qui regarda par-delà la balustrade les énormes hélices qui étaient sorties de la coque du navire et qui étaient posées parallèlement à la mer pour lui permettre de ralentir progressivement.

« Ça a l’air de sortir tout droit du futur », murmura Abdul.

Hamdi se tourna vers lui d’un air confiant et plein de confiance mal placée.

« Pfff, ça ? Tu n’as encore rien vu. »

Abdul leva le sourcil et le regarda profondément d’un air méprisant avant de l’ignorer complètement.

« Kuek— »

J’aurais aimé que tu m’insultes, pensa Hamdi en serrant sa poitrine qui saignait abondamment de l’intérieur.

Mathilda s’avança calmement vers Alger, Alexander et Delilah, qui discutaient entre eux des nouvelles technologies du navire.

Delilah se tourna vers elle et lui lança un sourire charmant.

« Alors, ça se passe bien pour toi ? »

Mathilda s’approcha un peu plus, jusqu’à être pleinement dans le groupe de quatre.

« C’était amusant de descendre de cette façon. »

Les yeux d’Alexander et Delilah s’illuminèrent à ses paroles et ils hochèrent la tête vigoureusement.

« Sinon, j’ai cru entendre que vous parliez des technologies du navire, c’est cela ? » demanda Mathilda en se tournant principalement vers son nouveau capitaine, Alexander, et vers le navigateur et tacticien, Alger.

Alger se tourna vers elle.

« En effet, nous étions en train de louer toute l’expertise de votre tribu et de leur savoir-faire. Ce navire semble provenir du futur à tel point il est avancé. »

« Du futur ? » marmonna Mathilda avant de poursuivre d’un léger sourire mystérieux : « Pour vous peut-être. »

Delilah se retrouva curieuse des paroles de Mathilda et lui demanda :

« Que veux-tu dire par là ? »

Alexander et Alger tendirent eux aussi l’oreille.

« Ce que je veux dire par là, c’est que toutes les technologies de ce navire ne proviennent en aucun cas d’avancées technologiques s’apparentant au futur, mais tout le contraire. C’est plutôt au passé que nous sommes revenus pour créer et remodeler ce navire », leur expliqua-t-elle calmement.

« Du passé ? Tout ça provient du passé ? » demanda Alexander. Bien qu’il ne soit pas très calé en technologie, il avait lu quelques magazines de revue technologique, surtout celles du MADS, un groupe de hors-la-loi scientifiques qui avait son propre magazine.

Alors Alexander était à peu près sûr que tout ce qu’il y avait sur son navire était inexistant à leur époque, ou du moins très peu répandu.

Alger et Delilah étaient foncièrement du même avis qu’Alexander.

Mathilda soupira avant de poursuivre :

« Je pensais que c’était pareil dans la mer bleue, mais il semble que je me sois trompée. Quoi qu’il en soit, toutes ces technologies ont été récupérées par notre tribu au fil des années lors de leurs escapades dans la mer bleue. C’est pour ça que je pensais que vous en étiez au courant. »

Alger la regarda profondément avant de poser une question qui lui trottait dans la tête :

« Dis, Mathilda, depuis combien de temps votre tribu existe-t-elle ? »

Mathilda s’arrêta quelques instants avant de donner une réponse qui lui semblait logique dans leur histoire.

« Quelque part il y a 2 500 ans ? Enfin, c’est à partir de cette date que nos archives deviennent de moins en moins fiables, donc peut-être avant ou peut-être après. »

« Je vois. »

Soudainement, Alexander semblait comme se souvenir de quelque chose.

« Ah ! Tout comme Joy Boy ! »

« Hein ? De quoi tu parles ? » lui demanda Mathilda, confuse.

Mais Alger et Delilah voyaient où Alexander voulait en venir.

« Tu veux dire que cette partie de l’histoire où cette technologie a existé a été effacée ? » déclara Alger en se tournant vers Alexander.

Alexander hocha la tête en toute confiance.

« Regarde-moi tout ça, Alger ! Et dis-moi que le monde n’aurait pas été meilleur ! Comment ce serait possible que toutes ces technologies ne soient pas utilisées si ce n’est interdites par les mêmes personnes qui ont effacé le Siècle Oublié ? Pour moi, tout est corrélé et lié, rien n’est laissé au hasard. »

Alger était d’accord avec ce qu’Alexander avançait, car il pensait la même chose en voyant la technologie de leur navire et de certaines installations dans le village de la tribu. Chacune des technologies là-bas ou sur le navire était révolutionnaire et au-delà des époques, et pourtant, nul monde n’en est au courant.

Tout cela était bizarre et incohérent.

« Alors cette histoire a aussi été effacée. »

Plus Alger naviguait, plus il se rendait compte que le monde n’était pas aussi simple.

« Ou peut-être qu’elle a juste disparu ? » reprit Delilah.

« Disparu ? »

« Au vu de l’histoire de la tribu, ça ne me choquerait pas qu’ils aient trouvé tout cela il y a des milliers d’années, avant même la montée du Gouvernement Mondial. Et peut-être, je dis bien peut-être, qu’un événement s’est déroulé bien avant tout cela, qui a conduit à la disparition de toute cette technologie », conclut Delilah. Pour elle, c’était l’une des théories plausibles.

« Joy Boy ? Gouvernement Mondial ? Siècle Oublié ? De quoi vous parlez ? » demanda Mathilda, complètement perdue dans leur discussion. Elle avait l’impression de ne pas avoir sa place.

« Oh ? Ah, mince, tu ne le sais pas, attends je vais tout t’expliquer ! Alors… »

Directement, Delilah se mit à expliquer toutes les infos qu’elle avait à Mathilda.

Pendant ce temps, Alexander et Alger discutèrent encore au sujet de ce qui avait bien pu se passer il y a des milliers d’années, avant de finalement se mettre d’accord sur une chose.

« Le trésor de Joy Boy et les Ponéglyphes sont certainement reliés à cela, n’est-ce pas, capitaine ? »

Alexander hocha la tête en souriant, son seul œil brillant d’un rouge cramoisi envoûtant et…

Dévorant, pensa Alger en le voyant, sentant tout ses poils se hérissait.

« Ça sera l’objectif principal de cet équipage », déclara Alexander en passant sa main droite dans ses cheveux.

« Capitaine ! Alger ! »

Alexander et Alger se tournèrent vers la salle des commandes, où Rah était sorti.

« Nous approchons de la mer, dans quelques secondes, nous allons l’atteindre ! »

Alexander soupira en enlevant sa main de ses cheveux.

« Enfin, nous sommes de retour, Grand Line. »

Splach—

Une éclaboussure retentit au contact du navire dans l’eau.

Après plus de six mois, l’équipage d’Alexander était de retour sur Grand Line.

Et prêt à confronter ses eaux et ses mystères.

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