Ficool

Chapter 1 - la naissance.

Approche… approche ! J'ai une histoire pour toi.

Ce matin-là, tout semblait ordinaire.

Les gens se levaient, partaient à leurs occupations, insouciants. Puis, une voix éclata dans le ciel — si forte, si étrange, qu'elle fit presque cesser le temps.

Le village tout entier s'arrêta.

La voix disait :

> « Il est là ! L'enfant de ma sœur ! La lumière tant attendue ! »

Elle parlait avec une joie folle, un bonheur incompréhensible — sauf pour ceux qui savaient ce que ce genre de naissance signifiait.

Dans une petite hutte, une femme venait de donner vie à un fils.

Le village accourut, apportant des présents comme le veut la coutume. Ceux qui n'avaient rien promis revinrent le lendemain, pour bénir l'enfant.

Une heure s'était écoulée depuis la naissance. Devant la hutte, des femmes dansaient, riaient, chantaient.

Mais au loin, dans la forêt, quelqu'un marchait.

C'était un homme — immense, imposant. À chacun de ses pas, l'air semblait se troubler. Son odeur empestait le soufre, le bois brûlé, la cendre encore chaude.

Il murmurait des mots qu'on ne comprenait pas, poussant ceux qui se trouvaient sur son chemin. Plus il approchait du village, plus son odeur devenait insoutenable.

Dans sa main gauche, il tenait un fouet — un assemblage de racines tressées, serties de pierres et d'os humains. Un instrument né de l'enfer lui-même.

Lorsqu'il atteignit la hutte, il entra sans prévenir, projetant au sol tous ceux qui bloquaient l'entrée.

D'un geste brusque, il leva son fouet. Les parents, p

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L'enfant et l'enfer – Partie II : Le cri de la mère

Ltrifiés d'horreur.

Et pourtant… la mère bougea.

Le silence, d'abord total, devint une matière lourde.

On aurait pu entendre tomber la cendre sur le sol.

Les yeux de la mère, grands ouverts, fixaient son enfant inerte.

Une larme coula — mais ce n'était pas de la douleur… c'était autre chose.

Un éclat rouge, profond, comme une braise sous la peau.

L'homme au fouet la regardait sans un mot.

Son souffle brûlait l'air, son ombre semblait plus vaste que la hutte.

Et alors qu'il allait frapper une seconde fois, la mère posa la main sur le sol.

Le sol se mit à trembler.

Des fissures s'ouvrirent sous elle, comme si la terre refusait d'obéir aux lois du monde.

La paille de la hutte s'enflamma sans feu, les murs pleuraient une fumée noire.

Et la femme parla, d'une voix qui n'était plus la sienne :

> — Tu as osé toucher à la chair du pacte…

Tu as blessé ce que même les cieux ne pouvaient juger.

L'homme recula d'un pas, serrant plus fort son fouet.

Mais ses doigts se mirent à brûler. Le cuir se colla à sa peau, comme s'il refusait de le servir.

Le fouet pleurait du sang.

La mère se leva. Ses cheveux flottaient dans un vent invisible, ses yeux étaient deux soleils inversés : noirs en leur centre, dorés sur les bords.

Elle prit l'enfant dans ses bras.

Son sang coulait encore, mais là où il touchait la peau de la mère, la plaie se refermait lentement, laissant une marque en forme de croissant, juste sur le cœur du bébé.

> — Cet enfant n'est pas lumière, murmura-t-elle.

— Il n'est pas ténèbres non plus.

— Il est le pont.

L'homme à l'odeur de soufre comprit alors. Il tomba à genoux, frappé d'effroi.

Les ombres de son corps s'échappaient de lui, comme si quelque chose l'arrachait à lui-même.

La mère s'approcha, posant une main sur sa tête.

Le geste semblait doux, presque tendre.

Mais lorsqu'elle parla, sa voix n'était plus humaine :

> — Retourne dire à ton maître… que l'enfer a perdu sa part.

— Ce monde est à nouveau déséquilibré.

Et l'homme hurla, se décomposant dans une pluie de cendres.

La hutte s'écroula, avalée par le sol.

Quand les villageois revinrent, il ne restait rien — ni la mère, ni l'enfant.

Seulement un cercle de cendre, et au centre, une petite empreinte de pied, encore chaude.

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