Sous la pluie battante, trois enfants couraient dans la cour boueuse de l'orphelinat Saint-Mary.
Jack, petit garçon aux yeux vifs, portait un vieux manteau trop grand pour lui.
Derrière, Shion riait, un ballon percé à la main.
Et Lucie, ses cheveux collés à son visage, les suivait en criant :
— Jack, attends ! Tu vas tomber !
Jack s'était arrêté, trempé, essoufflé, mais souriant.
Il lui avait tendu la main.
— T'inquiète pas, je suis là, Lucie. Tant que je suis là, personne ne te fera du mal.
Elle avait souri timidement.
Shion, à côté, observait la scène d'un air neutre.
— Vous êtes toujours collés, vous deux…
Trois enfants perdus, unis par la misère et la promesse naïve d'un avenir meilleur.
À cet époque, Personne ne pouvait deviner ce qui allait arriver.
La lumière blafarde du néon vibrait au-dessus du bureau de Jack.
Les murs gris du service informatique semblaient le broyer.
Les doigts crispés sur le clavier, il avalait une gorgée de café froid. Son téléphone vibra
Un message de Lucie apparut sur son téléphone :
Reviens tôt ce soir, j'ai fait ton plat préféré ❤️
Jack sourit, fatigué.
C'était pour elle qu'il faisait tout ça.
Pendant toute ces années, il a travaillé sans relâche pour pouvoir subvenir à tous les besoins de Lucie, la femme de sa vie
Une maison, des vacances, une vie meilleure — loin de la misère de l'orphelinat.
— Jack ! hurla son supérieur. Le rapport ! L'as tu pas terminer ?
Jack se leva brusquement, les yeux rouges.
— Oui, monsieur. Tout de suite… Donner moi une seconde, il serait dans votre bureau dans les minutes qui suivent
Après une journée éprouvante, il marchait dans les rues, la tête baissée. Comme d'habitude, il s'est fait encore fait exploiter par son supérieur.
C'était la même chose chaque jour. Depuis qu'il a commencé dans cet entreprise, il a jamais eu un moment de répit. Ses collègues le surchargait avec des tâches supplémentaires et quoi qu'il faisait, son patron trouvait toujours à redire sur son travail. Mais... Il pouvait pas abandonner , il devait tenir pour le bien de Lucie
Elle arriva chez lui , passant la porte avec un soupir de soulagement.
Lucie l'attendait, vêtue d'une robe claire, un sourire doux sur les lèvres.
— T'es fait enfin rentrée, mon chéri. J'ai réchauffé ton repas, viens manger !
Jack s'approcha avec un sourire et commença à manger avec enthousiasme. Après le repas, il se détendit sur le canapé.
— Tu sembles épuisé, mon amour. Bois donc un peu de tisane, ça t'aidera à dormir.
Jack prit la tasse sans méfiance.
— Merci, Lucie… je me demande ce que je ferais sans toi.
— Tu n'auras jamais à le découvrir, répondit-elle doucement.
Il fut confus un instant par ses paroles. Puis une douleur monta, brutale, brûlante.
Un goût amer traversa sa gorge.
Ses yeux se voilèrent.
Lucie resta immobile, le regard vide. Le regardant avec une expression indéchirable.
— Repose-toi, Jack… pour toujours.
Quand il rouvrit les yeux, il était dans sa chambre.
Tout semblait identique.
Sauf que… quelque chose clochait.
Le silence était lourd.
Et quand il posa la main sur le bord du lit pour se relever, ses doigts le traversèrent.
— Non… ce n'est pas possible…
Il recula, effrayé ,cherchant son reflet dans le miroir.
Mais ne trouva rien.
Il comprit la dur réalité.
Il n'était plus vivant
Soudain, il entendit des voix dans le salon.
Celle de Lucie et celui de..... Shion, son meilleur ami.
Jack s'approcha, flottant, invisible.
Lucie riait doucement, un verre de vin à la main.
— À nous, Shion. À notre liberté.
— À cinq millions de liberté, corrigea-t-il en souriant.
Jack se figea.
Lucie posa sa tête sur l'épaule de Shion.
— Tu sais, il était si naïf… Il croyait vraiment qu'en travaillant comme un esclave, il pourrait m'offrir une "meilleure vie".
— Il t'aimait beaucoup, souffla Shion. Peut-être trop.
— L'amour, c'est pour les pauvres, Shion. Moi, je veux vivre une vie de luxe pas une vie misère. C'est pas l'amour qui va m'acheter le dernier modèle Samsung ou une réservation au Spa. Et maintenant que Jack n'est plus là, tout va enfin commencer.
Elle se leva, alla jusqu'à la fenêtre, observant la pluie tomber.
— Demain, je contacte la compagnie d'assurance. Cinq millions, c'est le prix de mes efforts, non ? Je l'ai quand même supporter pendant 2 ans. Je mérite bien une récompense.
Shion éclata d'un rire sec.
— Moi aussi , je mérite une récompense.
— T'inquiète, j'ai déjà mis l'appartement en vente. Quand je rensemblerais la somme totale de la vente et de l'assurance vie. On se la partagera équitablement.
Jack sentit la pièce tourner.
Chaque mot résonnait dans son esprit comme une décharge électrique.
Lucie… Shion… Ceux en qui il avait confiance.
Lucie reprit d'une voix plus basse, venimeuse :
— Tu te rends compte ? Cet idiot buvait tout ce que je lui donnais sans poser de question. Quelques gouttes par jour… et son cœur a fini par lâcher.
—Qui aurait cru que ça serait Si efficace
Shion la regarda, amusé.
— Cruelle.
— Réaliste, corrigea-t-elle. Il n'était qu'un obstacle. Une larve. Un homme qui rêvait d'un bonheur qu'il ne méritait pas.
Jack aurait voulu hurler.
Mais aucun son ne sortait.
Son souffle devint glacial, sa colère étouffa la douleur.
Le verre sur la table se fissura tout seul.
Lucie sursauta.
— Tu as entendu ça ?
— Ouais… sûrement le vent, répondit Shion en ne faisant attention
Une chaîne entoura le coup de Jack, tant que sa vengeance ne sera pas faite. Elle n'aura en aucun cas la paix.
Un esprit vengeur était né.