Ficool

Chapter 4 - Chapitre 4

La lumière du matin filtrait à peine à travers les lourds rideaux de la villa. Kate, encore engourdie par le sommeil, se réveilla au son d'éclats de voix et de ricanements provenant du salon. Elle fronça les sourcils, son cœur battant un peu plus vite, et se leva sur la pointe des pieds.

— Qu'est-ce que c'est encore que ce cirque ? murmura-t-elle pour elle-même.

Alors qu'elle approchait du salon elle aperçut deux jeunes femmes , discutant avec Maggie

Kate entra dans le salon, légèrement intimidée. Maggie, debout près du canapé, la dévisagea de haut en bas avant de parler d'une voix sèche et contrôlée :

— Kate, je te présente… Angie Ford et Elena Boxford.

Les deux jeunes femmes se tournèrent vers elle. Angie, avec un sourire en coin et un éclat malicieux dans les yeux, inclina légèrement la tête :

Alors c'est toi, la fameuse… celle dont tout le monde parle ?

Elena, plus froide, croisa les bras et dit d'un ton tranchant :

— Je suppose qu'il faut bien que tu saches où tu es… bienvenue, si tant est que tu le sois.

Kate sentit son cœur se serrer, mais elle resta calme, répondant doucement :

— Enchantée…

Angie ricana doucement, ses yeux pétillant de malice :

— Enchantée ? Vraiment… c'est tout ce que tu trouves à dire ?

Elena, sans sourire, ajouta :

— Ne t'inquiète pas, on ne s'attend pas à ce que tu sois parfaite. Juste… présente.

Maggie, les bras toujours croisés, ajouta un commentaire acerbe :

— Oui, Kate, fais un effort. Après tout, tu vas vivre ici maintenant, qu'on le veuille ou non.

Kate baissa les yeux, serrant légèrement ses mains pour contenir sa nervosité. Elle ne savait pas comment réagir face à ce mélange de moquerie et de froideur, mais elle savait qu'elle devait rester polie.

— Je ferai de mon mieux, murmura-t-elle.

Angie s'avança légèrement, posant ses yeux sur elle comme pour jauger chaque détail :

— Eh bien… nous verrons bien. Le premier test est déjà passé : tu es en vie, et c'est déjà un exploit dans cette maison.

Elena, elle, se contenta de lever un sourcil et de rester silencieuse, laissant la tension monter.

Kate sentit le poids des regards et des sous-entendus peser sur elle, mais elle se redressa et répondit simplement :

— Merci pour votre accueil.

Maggie soupira avec impatience et fit signe à Kate de s'asseoir, comme pour clore la présentation, mais les piques ne faisaient que commencer, l'atmosphère dans le salon devenait électrique, et Kate comprit que sa vie dans la villa ne serait pas simple.

Kate s'assit doucement sur le canapé, le dos droit, ses mains posées sur ses genoux. Elle sentait le regard pesant de Maggie, le sourire moqueur d'Angie et le regard glacial d'Elena peser sur elle, mais elle inspira profondément et releva légèrement le menton.

— Merci pour votre accueil, répéta-t-elle avec calme, cette fois un peu plus d'assurance dans la voix.

Angie ricana, comme si sa politesse l'amusait :

— Polie, mais pas très bavarde… c'est un début, je suppose.

Elena pencha la tête, observant Kate attentivement :

— On dirait que tu as été préparée à ce genre de… confrontation.

Kate esquissa un petit sourire discret :

— Disons que je n'aime pas perdre mes moyens, même devant… des gens intimidants.

Angie fronça légèrement les sourcils, surprise par cette petite réplique, tandis qu'Elena resta silencieuse mais son regard trahissait un mélange de curiosité et de défi.

— Hum… intéressant, commenta Angie, intriguée. Alors tu n'es pas du genre à te laisser marcher sur les pieds ?

— Je dirais plutôt que je préfère comprendre avant de juger, répondit Kate doucement, sans ciller.

Maggie soupira et secoua la tête, visiblement agacée par cette assurance inattendue :

— Kate, ce n'est pas le moment de faire preuve de témérité. Mais… très bien, nous verrons si tu peux tenir le rythme.

Kate sentit un frisson d'appréhension, mais en même temps, elle se sentait légèrement fière. Elle n'avait pas encore gagné la sympathie de ses interlocutrices, mais elle avait tenu tête et avait fait comprendre qu'elle n'était pas une simple proie.

Angie, toujours amusée, se pencha légèrement en avant :

— Très bien, Kate. Tu es polie, un peu courageuse… mais cette maison n'est pas tendre avec les nouveaux venus. Prépare-toi à en voir de toutes les couleurs.

Kate acquiesça calmement :

— Je suis prête.

Elena la fixa un moment, puis haussa légèrement les épaules, comme pour dire qu'elle restait sceptique mais intriguée :

— On verra bien.

Maggie fit un geste pour clore la rencontre :

— Assez pour le moment. Le reste du temps, tu apprendras vite comment les choses se passent ici.

Kate resta assise un instant, serrant légèrement ses mains, consciente que ce premier contact avait été une petite victoire pour elle. Elle avait tenu tête, montré un minimum de courage, et, surtout, elle avait gardé sa dignité intacte.

Kate sentit le poids de leurs regards et de leurs paroles comme une épée suspendue au-dessus d'elle. Maggie, Angie et Elena continuaient leurs échanges piquants, glissant des sous-entendus à peine voilés à chaque phrase, et Kate se retrouvait peu à peu exclue de la conversation. Chaque rire, chaque remarque mordante lui rappelait qu'elle n'était pas encore vraiment acceptée dans cette maison.

Elle inspira profondément, incapable de supporter plus longtemps cette atmosphère. Sans un mot, elle se leva et quitta le salon sur la pointe des pieds. Ses pas la menèrent dans le jardin, vaste et impeccablement entretenu, où la lumière du matin caressait les allées et les fleurs. L'air frais la fit frissonner et, pour la première fois depuis son arrivée, elle sentit un semblant de calme.

Au fond du jardin, à l'abri des regards, elle aperçut Monsieur Palmer assis à une petite table, savourant tranquillement son petit déjeuner. Kate s'approcha doucement et s'installa en face de lui, posant ses mains sur ses genoux.

— Bonjour, murmura-t-elle timidement.

Monsieur Palmer leva les yeux et lui offrit un sourire chaleureux :

— Bonjour, Kate. Content de te voir ici.

Elle hésita un instant, puis se lança :

— C'est… difficile, là-dedans. Je… je ne sais pas comment me faire une place.

Palmer hocha la tête, compréhensif :

— Je comprends. Cette maison est… particulière. Chacun a son caractère, ses habitudes. Mais ne t'inquiète pas, tu n'es pas seule.

Kate se sentit un peu réconfortée.

— Vous êtes le seul ici sur qui je peux vraiment compter, murmura-t-elle. James… il est… différent. Parfois difficile à comprendre.

Palmer esquissa un sourire discret :

— James a ses façons, c'est vrai. Mais il n'est pas mauvais. Et toi, tu es plus forte que tu ne le penses.

Kate laissa échapper un petit souffle, se détendant légèrement.

— Merci, Monsieur Palmer. Vraiment… je ne sais pas ce que je ferais sans votre soutien.

— Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça, Kate. Je suis là pour t'aider à trouver ta place. Et puis… regarde ce jardin. Respire un peu, profite de ces instants. Même ici, il y a des moments de paix.

Elle sourit doucement, ses yeux suivant les fleurs et la brise qui faisait danser les feuilles. Pour la première fois depuis son arrivée, elle sentit un peu de légèreté. Même dans cette maison pleine de tensions, il existait un refuge — et cet homme, fidèle et discret, était son seul véritable allié.

Kate était restée dans le jardin plus d'un quart d'heure, perdue dans ses pensées. Monsieur Palmer était parti vaquer à ses occupations, la laissant seule. Elle n'avait même pas pris le temps de manger, absorbée par le calme du lieu et par les émotions qui bouillonnaient en elle. Les heures avaient filé sans qu'elle s'en rende compte.

Le soleil commençait déjà à décliner lorsqu'elle entendit les pas de quelqu'un s'approcher. Les trois frères revenaient à la maison, et James, inquiet de ne pas trouver Kate, avait décidé de vérifier le jardin. Il la découvrit enfin, allongée sur la pelouse sous un arbre, les yeux fermés. Elle semblait profondément endormie, ou peut-être simplement perdue dans ses pensées.

James s'accroupit doucement près d'elle, essayant de ne pas l'effrayer. Il pencha sa tête au-dessus de la sienne et l'observa. Même endormie, Kate avait quelque chose d'intense, de fragile et de fort à la fois. Ses cheveux encadraient délicatement son visage, et la lumière du soleil couchant venait caresser ses traits.

Un souffle lui échappa, presque imperceptible. Il resta ainsi quelques instants, fasciné par sa tranquillité, avant de se pencher davantage, comme pour mieux l'étudier.

Kate sentit soudain un regard pesant sur elle. Ses yeux s'ouvrirent lentement et, dans le sens inverse, elle croisa le regard de James, penché au-dessus d'elle. Leurs yeux se rencontrèrent et un silence lourd, chargé de tension, s'installa.

— Tu… dormais ? murmura James, la voix basse, presque un murmure.

Kate cligna des yeux, encore un peu endormie, puis rougit légèrement en réalisant qu'il était si proche.

— Je… je ne voulais pas m'endormir ici, balbutia-t-elle, gênée.

— Je vois ça… dit-il avec un léger sourire en coin. Il s'assit doucement à côté d'elle sur la pelouse. — Tu sais, ce n'est pas très prudent de rester seule dehors aussi longtemps.

Kate détourna le regard, sentant son cœur s'accélérer.

— Je… j'avais besoin d'air, murmura-t-elle.

— Hum… reprit-il en l'observant, un sourire malicieux aux lèvres, tu as l'air… totalement absorbée par ce jardin. C'est dangereux de disparaître comme ça, tu sais.

Elle esquissa un petit sourire timide, consciente que ses émotions et sa solitude étaient visibles à travers chaque geste, chaque regard.

James se pencha légèrement vers elle, ses yeux brillants d'une intensité particulière :

— Allez, lève-toi. Il est presque l'heure du dîner, et je refuse de te voir finir ce repas seule sur l'herbe.

Kate se redressa lentement, les joues encore rosies. Même en cet instant, malgré la tension palpable, il y avait dans son ton cette ironie qu'elle commençait à apprendre à connaître, et qui, d'une étrange manière, la rassurait un peu.

Le jardin baignait encore d'une lumière douce lorsque James aida Kate à se relever. Ils remontèrent doucement vers la maison, les pas silencieux sur la pelouse encore humide de rosée. À peine entrés, le salon était déjà animé. Angie, et Elena , étaient installées confortablement, discutant avec Maggie, qui semblait ravie de revoir sa fille après son séjour à New York.

Kate sentit immédiatement un décalage. Maggie, d'un regard scrutateur, ne manqua pas de la détailler de la tête aux pieds, faisant comprendre, sans mot dire, qu'elle n'était pas la bienvenue. Elena, joyeuse et bavarde, parlait à voix haute de sa vie à New York, de ses expériences, de ses succès, rompant le silence avec une légèreté qui contrastait avec l'atmosphère lourde.

Puis, sur un ton enjoué mais plein de malice, elle demanda :

— Et alors… James et Angie ? Vous allez vous remettre ensemble ou quoi ?

Kate sentit une pointe de jalousie la piquer au cœur. Elle ne comprenait pas bien pourquoi, mais quelque chose en elle se crispait. Peut-être parce que James, le premier homme qui ne l'avait jamais laissée indifférente, se retrouvait au centre de cette conversation.

Simon, assis nonchalamment sur un fauteuil, un sourire ironique aux lèvres, intervint :

— Oh, pour rappel, James n'est pas ce genre d'homme, Elena. Il ne sort pas deux fois avec la même femme… encore moins avec Angie.

Jack, pour une fois, éclata d'un rire franc, un peu surpris lui-même de sa propre réaction, tandis que James restait silencieux, observant la scène avec un léger amusement dans les yeux.

— Tu devrais t'inquiéter de ta propre vie avant de t'occuper de ma vie amoureuse, rétorqua James, sa voix calme mais teintée d'ironie.

— James… soupira Maggie, comme pour le convaincre, tu devrais te remettre avec Angie. C'est une bonne fille, elle t'a toujours compris…

James leva un sourcil, la regardant avec un mélange d'exaspération et de patience :

— Maman, je crois que je gère très bien ma vie, merci.

Kate, observait cette scène. La jalousie persistait, mais elle savait qu'elle devait rester discrète. Elle sentit le regard de James se poser sur elle quelques instants. Il ne dit rien, mais ce silence valait tous les mots du monde, et elle sentit un frisson courir le long de sa colonne vertébrale.

Elena, remarquant sa nouvelle invitée, fit un petit geste cordial mais distant. Kate répondit poliment, essayant de ne pas se faire remarquer davantage, tout en ressentant le poids des regards et des sous-entendus qui flottaient dans la pièce.

L'ambiance restait électrique, ponctuée de piques subtiles et de rires contenus, tandis que James, toujours en retrait, semblait à la fois amusé et protecteur envers Kate. Il savait qu'elle se sentait étrangère dans cette maison et dans ce jeu de regards et de paroles, mais il n'intervenait pas… pas encore.

Le dîner touchait à sa fin. James ne supportait plus les regards critiques et les sous-entendus à table. Sans un mot, il se leva, laissant son assiette intacte, et murmura :

— J'ai besoin d'air.

Il sortit dans le jardin, profitant de la fraîcheur du soir. Les fleurs embaumaient l'air et le calme nocturne contrastait avec la tension à l'intérieur. Quelques instants plus tard, il sentit une présence derrière lui.

— Tu t'échappes déjà ? demanda une voix connue et mielleuse.

Il se retourna et vit Angie, impeccablement vêtue, ses yeux pétillant d'un mélange de malice et de détermination. Elle s'approcha, un léger sourire aux lèvres.

— Et , tu penses vraiment que tu peux t'enfuir comme ça sans que je te rejoigne ? continua-t-elle, provocante.

— Angie… souffla-t-il en passant une main dans ses cheveux. Ce n'est pas le moment.

— Oh, si, justement, c'est le moment, répliqua-t-elle en s'avançant, posant ses mains légèrement sur la balustrade près de lui. Tu sembles toujours vouloir contrôler tout et tout le monde. Moi, je veux juste te rappeler que je peux aussi jouer dans ton jeu.

James esquissa un sourire froid, un mélange d'agacement et d'amusement.

— Toujours la même. Tu ne changes jamais.

— Et toi, toujours le même, James. Même à fuir un dîner pour respirer. Tu crois vraiment que je vais te laisser t'échapper ?

Il secoua la tête, amusé mais sur ses gardes.

— Je ne fuis pas. Je prends juste un peu de distance.

— Distance ? murmura-t-elle, s'approchant d'un pas, le regard plein de sous-entendus. James, tu sais que j'ai toujours eu un faible pour les hommes intrépides… et tu es exactement ce type d'homme.

Il la fixa un instant, sentant l'évidence de son jeu de séduction.

— Angie… tu ne changes pas. Tu sais toujours comment mettre les gens mal à l'aise.

— Et toi, tu sais toujours comment me résister, murmura-t-elle, un sourire en coin. Mais crois-moi, je compte bien te séduire ce soir.

James soupira, un mélange de fatigue et d'irritation dans la voix.

— Très bien. On va voir combien de temps tu tiens. Mais sache une chose : je ne tombe pas deux fois dans le même piège.

— Alors ça va être un jeu intéressant, n'est-ce pas ? répliqua-t-elle, en s'éloignant légèrement mais en gardant son regard accroché au sien.

Ils restèrent quelques instants, se jaugeant, le vent nocturne jouant avec les mèches de cheveux d'Angie, et le parfum des roses rendant la tension presque palpable. Puis elle fit un pas en arrière et, avec un dernier sourire provocateur, retourna vers la maison. James resta quelques secondes dans le jardin, la fixant partir, avant de rentrer à son tour, le calme apparent trahissant une légère irritation mêlée de curiosité.

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