« Plus le temps passe et plus vous nous volez notre argent, hein ?! »
L’oiseau qui vendait du courrier le regarda, impuissant, comme pour lui dire que ce n’était pas de sa faute.
« Tch. Prends ton argent et dégage ! À moins que tu ne veuilles que je te bouffe ?! »
Alger sortit deux billets de berry et les donna à l’oiseau en prenant le journal.
L’oiseau s’enfuit rapidement en jurant de ne plus revenir vers ce salaud aux cheveux bleus.
« Satané piaf de merde… » jura Alger en ouvrant le journal.
« C’est donc eux qui livrent le journal dans la mer bleue ? C’est un système assez intéressant », déclara Mathilda en s’adossant sur la barrière du navire.
« Hmm ? »
Mathilda tourna son regard vers Alger en le voyant ne pas répondre.
« Qu’est-ce qu’il t’arrive ? »
Le visage d’Alger s’était figé et ses yeux s’étaient aiguisés mortellement.
Il referma le journal lentement avant de soupirer profondément en levant les yeux au ciel.
« Grand Line va devenir encore plus dangereux. »
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » demanda curieusement Mathilda en prenant le journal des mains d’Alger et en l’ouvrant.
« Hum ? En dirait qu’un homme important soit mort, hein ? Pas de chance pour lui, je suppose. », murmura Mathilda sans réellement comprendre la gravité de ses dires.
Si seulement elle savait à quel point ce qui venait de se passer était grave elle n’aurait pas était si nonchalante.
Alger fronça les sourcils avant de secouer la tête.
« Tu ne comprends pas… »
Mathilda ne semblait pas l’écouter mais ramassa plutôt des affiches qui étaient tombées du journal.
« Eh ! Regarde ça ! C’est le capitaine ! »
« Huh ? »
Alger tourna rapidement son attention vers le journal. La mort de cet homme l’avait tellement choqué qu’il n’avait même pas pris le temps de regarder le reste.
Il prit l’une des affiches et la regarda avec un léger sourire en coin de bouche.
« Il semblerait que ce soit officiel maintenant. »
RECHERCHÉ
CROCUS
7.000.000 Berrys
MORT OU VIVANT
Alger murmura une phrase inaudible et instantanément, tous les membres d’équipage arrivèrent à grande vitesse sur le pont du navire.
Chaque pirate était excité de voir sa prime se renouveler, et c’était la même chose pour les pirates d’Alexander Le Grand.
Même Abdul prit sa prime et un grand sourire se dessina sur son visage.
« 95.500.000 de Berrys, pas mal ! »
« Shiahahahaha ! 89.000.000 de Berrys ! Ça continue de monter ! » rugit Delilah en rapprochant sa prime de son visage.
Alger secoua la tête d’amusement avant de donner la prime à Crocus.
Crocus prit l’affiche en souriant fièrement. Tout cela n’était que le fruit de son dur labeur.
« Ce n’est que le début. »
« En effet, ce n’est que le début ! En plus ils ont même rajouter mon cache œil Dahahahaha ! » rétorqua Alexander en tenant sa propre affiche qui s’était mis à jour au vu de son nouvelle état physique.
RECHERCHÉ
ALEXANDER
200.000.000 Berrys
MORT OU VIVANT
En voyant sa prime, Mathilda se retrouva à sourire malgré elle. Au début, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi les autres étaient heureux d’être recherchés, mais quand elle vit sa propre prime, elle ne put retenir ce sentiment euphorique en elle.
C’était un mélange de joie et de frissons qui coulait dans ses veines.
« Une première prime à plus de 25 millions de Berrys, pas mal pour un début », déclara Alger en regardant la prime de Mathilda.
Mais ce n’était rien comparé à la prime d’Alger qui avait fait un énorme bond en avant.
RECHERCHÉ
ALGER WILSON
70.000.000 Berrys
MORT OU VIVANT
Rah regarda sa prime, il sourit quelques instants avant de la ranger.
« Je me demande comment ils ont eu mon nom… »
RECHERCHÉ
RAH
22.000.000 Berrys
MORT OU VIVANT
« Qu’est-ce qu’on en a à faire qu’ils sachent comment ils ont eu nos noms ?! Nous sommes recherchés hahahahahaha ! » s’exclama Hamdi en balançant sa prime de gauche à droite.
RECHERCHÉ
HAMDI
20.000.000 Berrys
MORT OU VIVANT
« En effet, c’est incroyable ! » déclara Alexander avant de se tourner vers Alger en perdant progressivement son sourire.
« Alors tu sais pourquoi c’est aussi haut ? »
Le silence tomba sur le pont tandis que tout le monde regardait Alger.
Alger leva la main et désigna de deux doigts.
« Principalement pour deux raisons : la première, la présence de notre ami Arkun parmi notre équipage. »
Tout le monde tourna son attention vers Arkun qui haussa les épaules en montrant sa prime.
RECHERCHÉ
ARKUN
500.000.000 Berrys
SEULEMENT VIVANT
« C’est plus que le capitaine… » murmura Rah en fixant la prime d’Arkun.
« 500 MILLIONS ?! MAIS C’EST ÉNORME ! TU AS PACTISÉ AVEC LE DIABLE OU QUOI ?! » rugit Delilah, les canines complètement sorties.
Arkun soupira avant de poser le dos de sa main sur son front.
« La haine suit toujours la popularité, pauvre de moi. »
« En effet… NON ATTENDS, SALAUD ! NE CHANGE PAS DE SUJET ! »
« Hahahaha ! Pas besoin de s’énerver, c’est juste à cause de ma race », se désigna Arkun en souriant, les dents sorties.
« À cause de ta race ? » demanda Hamdi d’un ton perplexe, la tête légèrement penchée sur le côté.
Arkun cligna des yeux de confusion avant de soudainement penser à une chose étrange mais qui semblait s’être produite.
« Je suis vert. »
« Hum. » Mathilda, Hamdi, Rah et Delilah hochèrent la tête.
« J’ai des crocs qui sortent de ma bouche. »
Ils hochèrent une nouvelle fois la tête.
« Ma force est au moins une centaine de fois plus puissante qu’un humain. »
Ils hochèrent encore une fois la tête, bien que plus lentement et en plissant les yeux.
« J’ai aussi la peau verte. »
« Tu l’as déjà dit ça », s’exclama Alexander.
Ils hochèrent une nouvelle fois la tête—
« Et vous arrêtez de hocher la tête comme des idiots ! » rugit Alger.
Arkun soupira, impuissant, avant de sourire d’amusement.
« Vous pensiez réellement que j’étais humain ? »
Avec tout ce que Arkun avait énoncé, le considérer encore comme humain serait bizarre.
Delilah toussa légèrement, gênée.
« Eh bien tu sais, je voulais pas vraiment te mettre dans une case en te considérant comme non humain alors j’ai fermé les yeux en quelque sorte… »
Arkun soupira une énième fois.
« Je vois. Mais vous ? Sérieux, vous pensiez que j’étais humain ? »
En se tournant vers le trio des îles célestes.
Mathilda le regarda bizarrement.
« Nous venons littéralement du ciel et nous sommes considérés comme humains, pourquoi un homme vert avec des crocs qui vient de la mer bleue ne pourrait pas être considéré comme humain ? »
Rah et Hamdi hochèrent la tête pour confirmer ses dires.
« Et d’ailleurs si tu n’es pas humain alors qu’est-ce que tu es ? » demanda Crocus. Il savait qu’il n’était pas humain mais n’avait pas encore trouvé le temps de lui demander, que ce soit par manque de temps ou par politesse.
Tout le monde hormis Alexander, Abdul et Alger, tendirent l’oreille.
Arkun se gratta la tête, réfléchissant à ce qu’il allait dire sans trop aller en profondeur avant de commencer à s’expliquer.
« Une peau verte olive, des crocs aiguisés capables de fendre le métal le plus dur, des muscles saillants et durs capables de se défendre nus face à n’importe quelle lame, un intellect supérieur et un instinct presque inné pour le combat, c’est ce que je suis : un Orc."
Dit il d’une traite avant de reprendre d’une voix plus froide et métallique.
"Mais vous pouvez aussi m’appeler "un enfant de la guerre". »
« Un… Orc ? Je les pensais éteints… » murmura Crocus.
« Un Orc ! Comme dans ceux des légendes ?! » s’exclama Delilah, les yeux brillant littéralement d’étoiles.
Delilah ne pouvait même pas compter le nombre de livres qu’elle avait lu sur les anciennes espèces et races ayant existé, dont la race des Orcs.
En y réfléchissant, Delilah remarqua maintenant que les particularités d’Arkun semblaient être les mêmes que celles qu’elle avait lues quand elle était isolé dans la bibliothèque du palais royal.
« Alors c’est vrai que vous avez failli détruire le monde ? » demanda-t-elle en se souvenant d’une information particulière qu’elle avait lue.
Arkun la regarda d’un air surpris quelques instants avant de sourire et de secouer la tête.
« Le monde est bien trop vaste pour être détruit par une seule race. »
« C’est ce que je me disais… » murmura-t-elle, quelque peu déçue au fond d’elle.
À quoi est-ce que tu t’attendais, pensa Arkun en sentant sa lèvre se crisper malgré lui.
CLAP—
Alexander claqua soudainement des mains pour attirer leur attention.
Une fois toute leur attention sur lui, il déclara : « Bien, nous nous sommes un peu trop éparpillés, laissons Alger finir ce qu’il avait à dire, d’accord ? »
Leur attention renouvelée sur Alger, il toussa légèrement avant d’énoncer la deuxième raison.
Il prit le journal et montra sa page de garde.
Les expressions d’Abdul, Delilah et Crocus se figèrent littéralement et brusquement.
« Eh… c’est pas réel ça, dis-moi ?! » s’exclama Abdul, la sueur coulant de son front et le corps qui tremblait légèrement.
« Comment est-ce même possible ?! »
Delilah, en tant que princesse, connaissait très bien ce que cette information pouvait avoir comme répercussions sur les mers, sans parler de Grand Line.
« Le monde va devenir encore plus chaotique », murmura Crocus en essuyant ses lunettes qui avaient embué.
Mathilda, Rah et Hamdi ne comprenaient pas réellement les conséquences du journal et de ses nouvelles tandis que Alexander et Arkun ne semblaient pas particulièrement surpris des événements.
« Tu sembles pas surpris, capitaine », demanda Crocus en remettant ses lunettes.
Alexander haussa juste les épaules.
« Là n’est pas le sujet, tu peux continuer, Alger. »
Alger hocha la tête avant de reprendre ses dires.
« Avec sa mort, le monde, et plus précisément Grand Line, va être agité. On va devoir être plus prudents, car avec Arkun avec nous, le gouvernement et la Marine feront tout leur possible pour nous arrêter et reprendre Arkun. »
« Arkun ? Pourquoi lui ? » demanda Abdul, les bras croisés et regardant Arkun avec suspection. Il lui rendit son regard avec un sourire nonchalant.
« Pourquoi Arkun, tu dis ? Eh bien, c’est très simple en réalité. » Alger regarda Abdul, puis les autres un par un, puis, froidement, il reprit d’un ton impassible et dit : « Parce que à cause de lui, Saint Jaygarcia Saturn…»
Abdul sentit son sang se refroidir.
« …l’un des cinq doyens du gouvernement mondial…"
Ses doigts se crispèrent sans même qu’il s’en rende compte et son souffle s’accéléra et de la sueur commencer à se faire voir sur son front.
"…a était assassiné. »
« !!! »
